L’Ordre des médecins alerte sur la hausse de 27 % des violences envers les médecins en 2023, avec les généralistes en première ligne des incidents.
Ordre des médecins – CREDIT : Pixabay
Les violences envers les médecins ont connu une augmentation significative en 2023, une tendance jugée « alarmante » par l’Ordre des médecins. Selon les chiffres publiés mardi par l’Observatoire de l’ordre, près de 1 600 incidents ont été recensés, marquant une hausse de 27 % par rapport à l’année précédente. Les médecins généralistes, en première ligne, sont les plus touchés par ces actes de violence verbale ou physique.
Les généralistes particulièrement ciblés
Les médecins généralistes représentent 64 % des incidents déclarés, bien qu’ils ne constituent que 43 % de la population médicale. Cette disproportion met en lumière leur vulnérabilité croissante face aux agressions, souvent liées à des tensions autour de la prise en charge des patients. Les autres spécialités ne sont pas épargnées, les psychiatres représentant 3 % des cas et les ophtalmologues 2 %. Le Dr Jean-Jacques Avrane, coordonnateur de l’Observatoire de la sécurité au conseil de l’ordre, souligne que ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité, estimant que la majorité des incidents ne sont pas déclarés.
Des causes multiples pour des incidents variés
Selon le rapport de l’Observatoire, plus de la moitié des agressions (62 %) sont le fait des patients eux-mêmes, tandis que 16 % des cas impliquent des accompagnateurs. Les motifs des violences sont divers : dans 38 % des cas, ils concernent des reproches liés à la prise en charge médicale, tandis que 19 % des incidents sont provoqués par un refus de prescription. La falsification de documents, comme des ordonnances ou des certificats médicaux, est à l’origine de 12 % des cas, et un temps d’attente jugé excessif est invoqué dans 10 % des situations.
Agressions verbales, physiques et vandalisme
La majorité des violences déclarées sont des agressions verbales ou des menaces (73 %), mais les médecins font également face à des vols ou tentatives de vols (8 %), des agressions physiques (8 %) et des actes de vandalisme (7 %). Parmi les incidents recensés, 6 % ont entraîné une interruption temporaire de travail pour le médecin agressé, soulignant l’impact direct de ces violences sur leur pratique professionnelle.
Une tendance qui touche également le milieu rural
Si 54 % des agressions ont lieu en milieu urbain, le milieu rural voit également une augmentation des violences. En 2023, 24 % des incidents se sont produits dans des zones rurales, contre 21 % en 2022. Cette évolution montre que la violence envers les médecins n’est plus uniquement un problème des grandes villes, mais touche de plus en plus les zones moins densément peuplées.
