Suite à l’incendie sur l’île du Gaou à Six-Fours, des interrogations se posent sur les mesures de prévention et d’intervention face aux incendies
Pourquoi l’île du Gaou était ouverte le jour de l’incendie ? – CREDIT : VarActu
Sur les rives de la charmante commune de Six-Fours, les habitants ont contemplé avec effroi l’île du Gaou être dévorée par les flammes, le dimanche dernier. Cet événement a laissé des traces tangibles sur le paysage, mais il a également soulevé des interrogations concernant les mesures de prévention et d’intervention face aux incendies, ainsi que la gestion des accès aux zones à risque.
Le Gaou, un joyau naturel de plus de 5 hectares, a subi les ravages d’un incendie qui a réduit à néant 5000m² de végétation. Face à ce spectacle déchirant, la foule s’est posée une question cruciale : pourquoi l’île n’avait-elle pas été fermée alors qu’une alerte rouge avait été annoncée ?
La réponse à cette question est en partie liée à la réglementation en vigueur. L’arrêté préfectoral qui prévoit la fermeture des massifs forestiers en cas de risque d’incendie s’applique à des zones continues et homogènes d’une surface de 4 hectares ou plus. Or, l’île du Gaou, avec ses deux zones boisées séparées par une esplanade non boisée, échappe à cette classification, la divisant en deux entités distinctes de quelque 2 hectares chacune.
Cependant, au-delà des nuances administratives, l’accessibilité à l’île relève de la compétence du maire. Malgré les critiques, Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours, insiste sur le fait qu’il n’y a pas eu de manquement à la réglementation. Il évoque les quatre postes de défense incendie existants sur l’île, ainsi que l’intervention rapide du personnel municipal qui a contribué à limiter les dégâts.
Malgré cela, le maire admet que des leçons doivent être tirées de cet incident. Il envisage désormais de fermer l’île dès la déclaration d’une alerte rouge par la préfecture, sans attendre un niveau supérieur de risque. Pour renforcer l’efficacité de cette mesure, le maire envisage de donner un pouvoir d’assermentation au gardien et à quelques agents pour émettre des procès-verbaux sur place.
La gestion des incendies sur l’île présente aussi d’autres défis. La passerelle qui relie le Petit et le Grand Gaou est limitée à 20 tonnes, empêchant ainsi les camions de pompiers de la franchir. Pour y remédier, le maire propose de positionner des véhicules équipés de citernes sur l’île lors des journées d’alerte. Les efforts sont également déployés pour améliorer le système de bornes à incendie et l’ensemble du dispositif d’intervention.
L’incident a suscité une réaction vive de Frédéric Boccaletti, député RN, qui dénonce l’absence de fermeture de l’île malgré l’alerte préfectorale. Il compte solliciter le ministère de l’Environnement pour revoir la classification de l’île, afin que celle-ci soit considérée comme une entité continue et homogène, soumise à l’arrêté préfectoral.
L’île du Gaou, encore fermée pour permettre les opérations de nettoyage, devrait rouvrir d’ici 8 à 10 jours. En attendant, l’incendie de dimanche a rappelé avec force l’importance d’une gestion rigoureuse des risques d’incendie et des leçons à tirer pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
Merci a celui qui a laissé trainer son mégot.
Maintenant l île n est plus accessible.