Les ralentisseurs illégaux pourraient disparaître d’ici 2025, une révolution routière en marche pour allier sécurité et confort.
Fin des ralentisseurs illégaux – CREDIT : Wikimedia commons
Les ralentisseurs, omniprésents sur les routes françaises, pourraient bien être sur le point de disparaître dans plusieurs zones. Une récente décision de justice remet en question leur conformité et leur légitimité, un sujet qui suscite déjà un vif intérêt parmi les automobilistes et les collectivités locales.
Des dispositifs de sécurité en question
Les ralentisseurs, aussi appelés dos d’âne, ont longtemps été perçus comme une solution efficace pour limiter la vitesse dans des zones sensibles comme les écoles ou les quartiers résidentiels. Avec plus de 450 000 dispositifs répartis sur l’ensemble du territoire, leur objectif principal est de réduire les accidents graves. Cependant, leur prolifération anarchique a entraîné un débat de fond. Ils ont couté plus de 11 milliard d’euros en 10 ans.
Les élus se basent sur le document du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) car il permet de contourner la loi en toute illégalité. Ce document n’a aucune valeur ni réglementaire, ni normative, cela a été confirmé par le Conseil d’Etat le 23 octobre 2023, par la cours d’appel de Marseille le 30 avril 2024 et le tribunal administratif de Toulon qui a condamné le département du Var, le 11 juillet 2024.
Selon Thierry MODOLO-DOMINATI, le fondateur porte-parole de l’association Pour une mobilité sereine et durable, il nous précise que le décret 94-447 indique des critères bien précis : zone 30, hauteur réglementée, présence de signalisation adéquate, moins de 3000 véhicules par jour, interdiction à moins de 40 mètres d’un virage, 25 mètres d’un pont, près d’un centre de secours, interdit a l’approche d’un rond point qui possède un enchaînement de virages ou encore interdit sur des routes empruntées par des transports en commun.
Mais de nombreuses communes ont ignoré ces règles, aboutissant à une installation massive de ralentisseurs non conformes. Si l’on, applique ces critères, plus de la majorité des ralentisseurs en France sont illégaux !
L’exemple de Vinon-sur-Verdon : une jurisprudence en devenir
Le tribunal administratif de Toulon a récemment statué le 11 juillet 2024 contre la municipalité de Vinon-sur-Verdon, ordonnant la démolition d’un ralentisseur jugé illégal. Ce cas pourrait ouvrir la voie à une multiplication des contestations similaires dans d’autres communes. Les tribunaux, saisis par des automobilistes excédés, pourraient contraindre les collectivités à revoir en profondeur leurs infrastructures routières. Pour information, à Vinon-sur-Verdon il y a 4 500 véhicules par jour et des transports en commun.
La commune a jusqu’au 11 janvier 2025 pour détruire ce ralentisseur.
Cette décision est particulièrement saluée par les automobilistes, qui dénoncent depuis des années l’impact des ralentisseurs non conformes sur leurs véhicules. Certains témoignent de dégâts matériels importants ou même de blessures liées à des secousses excessives.
Quelles alternatives pour sécuriser les routes ?
La suppression progressive des ralentisseurs ne signifie pas l’abandon de la sécurité routière. Des solutions alternatives, parfois plus modernes et moins contraignantes, pourraient se généraliser :
- Radars pédagogiques : affichant la vitesse en temps réel, ils incitent les conducteurs à ralentir de manière volontaire.
- Chicanes : ces aménagements modifient la trajectoire des véhicules, les obligeant à réduire leur vitesse.
- Réduction de la largeur des voies : une technique simple qui influence le comportement des automobilistes.
Ces alternatives, déjà utilisées dans certaines localités, pourraient devenir la norme si la tendance à la suppression des ralentisseurs se confirme.
Une transition vers un nouveau modèle routier
Cette évolution, amorcée par les décisions de justice, représente un tournant pour les politiques de sécurité routière en France. Si les collectivités locales doivent s’adapter, les automobilistes pourraient retrouver un confort de conduite tout en bénéficiant de solutions sécuritaires adaptées.