Dans le Var, les alertes et exercices renforcés marquent la scolarité des élèves. Une génération plus exposée aux enjeux sécuritaires.
Scolarité Var – CREDIT : VarActu
La scolarité dans le Var a profondément évolué ces dernières années. Entre les alertes à la bombe, les exercices de confinement pour risques d’attentats, les protocoles pour colis suspects et les simulations de tsunamis dans les zones côtières, les élèves d’aujourd’hui grandissent avec une conscience accrue des risques, bien différente de celle de la génération précédente, où seules les alarmes incendie rythmaient l’année scolaire.
Une pression différente pour les élèves
Lucas, 14 ans, scolarisé à Toulon, témoigne : « Je trouve ça parfois stressant. On ne sait jamais si c’est un exercice ou si c’est réel. On a eu une alerte à la bombe l’année dernière, et même si les profs essayaient de nous rassurer, on sentait que ce n’était pas normal. » Pour cet adolescent, ces exercices et événements renforcent un climat d’incertitude. Pourtant, il reconnaît aussi que cela les prépare à des situations graves.
De son côté, Inès, 10 ans, élève en primaire à La Seyne-sur-Mer, trouve que ces exercices sont parfois « amusants » parce qu’ils interrompent les cours, mais avoue : « Quand on nous dit de rester cachés ou de ne pas faire de bruit, j’ai un peu peur. Je me demande si un méchant pourrait vraiment entrer. »
Les parents, entre compréhension et inquiétude
Les mères interrogées expriment des sentiments mitigés face à cette nouvelle normalité. Sophie, 38 ans, maman d’un collégien, explique : « Je comprends qu’on doive s’adapter au contexte actuel, mais je trouve triste qu’à 12 ans, mon fils parle déjà de risques d’attentats. À mon époque, on ne faisait que l’alarme incendie et c’était juste pour apprendre à sortir calmement. »
Pour Amandine, 42 ans, mère de deux enfants en primaire, ces exercices sont indispensables : « Avec tout ce qu’on voit dans les actualités, c’est rassurant de savoir que l’école prépare les enfants à réagir. Mais en même temps, ça leur vole un peu de leur innocence. »
Une adaptation générationnelle
Emma, 17 ans, en terminale à Hyères, offre un regard différent : « On est habitués à ces protocoles, c’est presque devenu normal. Ça fait partie de notre quotidien, comme les contrôles de maths. »
Si ces jeunes semblent s’adapter à cette réalité, la comparaison avec la génération précédente met en évidence l’impact psychologique des mesures de sécurité renforcées. Ces protocoles, bien que nécessaires, redéfinissent les repères d’une scolarité autrefois marquée par plus de sérénité.