Étang de Berre : 20 personnes arrêtées pour pêche illégale de 24 tonnes de palourdes. Trafic démantelé, des risques sanitaires détectés.
Trafic palourdes étang de Berre – PHOTO : Préfet du 13
Une vaste opération menée par la gendarmerie maritime de Marseille a permis de démanteler un réseau de pêche illégale dans l’étang de Berre, à l’ouest de Marseille. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées pour avoir pêché et revendu près de 24 tonnes de palourdes, au mépris des réglementations et des risques sanitaires.
Une pêche massive et illégale
Depuis février 2024, une organisation s’était constituée autour de l’exploitation illégale des palourdes dans l’étang de Berre. En dépit des règles limitant la pêche à deux kilos par personne et par semaine, les suspects, équipés de cuissardes et d’outils spécifiques, ont prélevé des quantités astronomiques de mollusques. Leur but : les revendre à un professionnel basé dans l’Hérault.
Ce commerce illégal a généré d’importants bénéfices : selon les estimations, les 24 tonnes de palourdes ont été revendues pour plus de 160 000 euros. Le « manège » autour de l’étang a fini par attirer l’attention des riverains et des pêcheurs locaux, qui ont alerté les autorités.
Une opération de grande envergure
Pour stopper ce trafic, les gendarmes maritimes ont déployé des moyens terrestres et nautiques. Les enquêteurs ont rapidement identifié les responsables : une quinzaine de pêcheurs non professionnels travaillant sous la direction des dirigeants d’une entreprise spécialisée dans la revente de fruits de mer.
Lors des arrestations, les autorités ont découvert que certaines des palourdes pêchées étaient potentiellement contaminées par la bactérie E.Coli, un risque sérieux pour la santé publique. « Ces palourdes ont été revendues sans aucune indication et pouvaient provenir de zones polluées », a déclaré le chef d’escadron Didier Walinsky.
Une réponse judiciaire sévère
Au total, 20 personnes sont renvoyées devant la justice. Les principaux responsables de ce trafic, notamment les dirigeants de la société et cinq pêcheurs, seront jugés le 23 septembre 2025 devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence. Ils encourent jusqu’à 10 ans de prison et 100 000 euros d’amende. D’autres impliqués, moins directement responsables, seront convoqués en mars pour une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.