Fan zone du RCT à Toulon pour la Champions Cup : les commerçants locaux dénoncent leur exclusion et l’arrivée de food trucks extérieurs.
Fan zone RCT Toulon – CREDIT : VarActu
Ce samedi, à l’occasion du huitième de finale de Champions Cup opposant le Rugby Club Toulonnais aux Saracens, le club varois inaugurera sa toute première fan zone. Une initiative festive attendue par les supporters mais qui provoque une vive polémique chez les commerçants du quartier Mayol, qui dénoncent une exclusion totale du dispositif.
Une fan zone festive pour les supporters du RCT
Située sur le parvis de la tribune Delangre, face au port, la fan zone sera ouverte de 10h à 13h30, avant le coup d’envoi prévu à 13h30. Objectif affiché : améliorer l’expérience des supporters tout en facilitant l’accès au stade. Le programme prévoit animations musicales avec Mistral FM, présence de joueurs, maquillage, jeux pour enfants, sans oublier quatre food trucks et deux buvettes gérés par un prestataire du club. Une boisson offerte pour une achetée sera même proposée de 10h30 à 11h30.
Une incompréhension profonde des commerçants locaux
Mais cette initiative ne passe pas auprès des commerçants du quartier. Christophe, gérant du Pilou Pilou Pub, ne remet pas en cause l’idée d’une fan zone, mais critique fermement son organisation :
« Je ne suis pas du tout contre le principe, mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi aucun commerçant du quartier n’a été consulté ou intégré. On est sept ou huit bars dans la zone, sans compter les restaurants. On aurait largement pu participer. Pourquoi eux et pas nous ? Nous, on est là toute l’année, on paie nos terrasses. Le jour où on pourrait vraiment travailler, on nous en empêche. »
Au-delà du sentiment d’injustice, Christophe évoque une perte économique et une absence totale de vision locale :
« Les food trucks de passage, ils s’installent pour quelques heures, ils repartent, et ils n’emploient personne ici. Ça n’apporte rien à l’économie toulonnaise sur le long terme. »
Il déplore également la présence de food trucks venus de Marseille, proposant des produits déjà servis dans les établissements locaux. « Franchement, on aurait accepté des food trucks à condition qu’ils proposent autre chose que ce que l’on fait déjà. Là, on a juste été mis de côté. Soit on nous inclut dès le départ, soit au moins on nous laisse un stand. » conclu-t-il.
Un sentiment de boycott et de précarisation
Sur les réseaux sociaux, les soutiens se multiplient. Laurence appelle à « boycotter cette fan zone » en dénonçant un « business de soi-disant fan zone » qui écarte les commerçants. Anthony fustige une décision qui « ignore complètement l’importance de soutenir nos commerçants ». Il met en cause l’impact environnemental des food trucks et l’absence de retombées locales. D’autres, comme Corinne par exemple pointent l’injustice de priver les commerçants d’un jour de forte affluence. Même son de cloche du côté de Jackye : « C’est inadmissible juste devant les terrasses nos commerçants.»
Des choix critiqués malgré la volonté de sécurisation
Selon les informations relayées, c’est le RCT qui aurait proposé à la préfecture trois matchs tests avec cette fan zone. La mairie aurait ensuite validé le projet. D’après Christophe, la justification avancée pour la délimitation de la fan zone serait la sécurité, une raison qu’il juge incohérente : « Ils vont agglutiner les gens au même endroit. »
Une fracture à combler entre club, ville et tissu local
Alors que l’initiative se voulait rassembleuse, de nombreux commerçants réclament d’être consultés à l’avenir, voire d’obtenir un stand sur la fan zone. « Soit on écarte la zone et on est inclus, soit on nous fait une place », conclut Christophe.
Propos recueillis par Maëlliss Patti