Toulon et Marseille sont sous les projecteurs pour des dispositifs urbains hostiles, dénoncés lors de la cérémonie des « pics d’or ».

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anti SDF – CREDIT : Fondation Abbé Pierre

Chaque année, la fondation Abbé Pierre organise une cérémonie atypique et satirique : les « pics d’or ». Ce prix peu enviable récompense les dispositifs urbains jugés les plus hostiles envers les personnes sans domicile fixe. Toulon et Marseille figurent cette année parmi les nominés, illustrant une tendance croissante à rendre les espaces publics inhospitaliers.

Mobilier urbain hostile : un constat alarmant

Des pics de métal, des clous, ou encore des lames en fer installées sur des bancs ou devant des établissements publics : ces dispositifs se multiplient pour empêcher les sans-abris de s’installer. Ces choix architecturaux, souvent invisibles aux yeux des passants, traduisent pourtant une stratégie d’exclusion assumée.

La fondation Abbé Pierre dénonce ces pratiques comme étant des réponses inhumaines à la crise du sans-abrisme. À travers les « pics d’or », elle souhaite sensibiliser l’opinion publique tout en poussant les collectivités à repenser leurs politiques urbaines.

Toulon et Marseille dans la course

Toulon se distingue avec le dispositif « sur les lames du rasoir », installé devant une banque avenue Colbert, qui concourt dans la catégorie « Le clou ». Marseille, quant à elle, est en lice avec plusieurs installations, dont des jardinières de cactus devant un hôtel, nommées « dans mon lit, il y a des cactus ».

Ces installations, dénoncées par des citoyens choqués, reflètent une gestion du problème par l’éloignement plutôt que par des solutions concrètes.

Sensibiliser plutôt que culpabiliser

La fondation rappelle que l’objectif de cette initiative n’est pas de pointer du doigt les villes ou entreprises responsables, mais de sensibiliser à l’impact de ces dispositifs. Elle milite pour un changement des mentalités à travers une Déclaration des Droits des sans-abri et un plan ambitieux baptisé « Sans-domicile : objectif zéro ».

Ce plan repose notamment sur la production de logements sociaux, l’attribution prioritaire de ces logements aux plus démunis, et la prévention des expulsions locatives.

Un appel à l’action

Avec 330 000 personnes sans domicile en France, dont plus de 2 000 enfants, la problématique reste une urgence humanitaire.