Les retards des TER en région Sud en 2023 poussent la Région à des actions correctives immédiates pour 2024 et des investissements à long terme.

TER en retard

TER en retard – PHOTO : Var Actu

L’étude de l’UFC-Que Choisir publiée ce mardi a mis en lumière une réalité préoccupante pour les usagers des TER dans la région Sud : les retards récurrents ont atteint en 2023 un niveau inacceptable, bien loin des objectifs fixés. Pourtant, depuis 2015, la fiabilité du réseau était en constante progression, avec une amélioration de 10 points. Face à cette situation, la Région Sud a pris des mesures drastiques pour corriger le tir, sanctionner la SNCF et investir massivement pour un avenir ferroviaire plus stable.

Corriger : un plan de redressement immédiat pour 2024

La Région Sud n’a pas tardé à réagir face aux retards observés en 2023. La SNCF, sous la pression de la Région, a mis en place un plan d’actions correctives pour revenir dès janvier 2024 à un niveau de ponctualité acceptable, conforme aux objectifs contractuels. Cette mesure d’urgence vise à redonner confiance aux usagers tout en améliorant la régularité du service TER.

Sanctionner : la SNCF mise face à ses responsabilités

Face à la dégradation de la qualité du service en 2023, la Région Sud a décidé de frapper fort. Elle a imposé une sanction financière de 2,5 millions d’euros à la SNCF, en vertu des dispositions contractuelles qui régissent leur collaboration. Dans la nouvelle convention TER, ce régime de pénalités a été renforcé, avec un plafond maximal de sanctions porté à 4 millions d’euros, garantissant ainsi une responsabilisation accrue de l’opérateur.

Investir : des projets d’envergure pour des résultats durables

Au-delà des mesures immédiates, la Région Sud a décidé d’investir massivement pour moderniser et fiabiliser son réseau ferroviaire. Avec 350 millions d’euros investis annuellement, plusieurs grands projets sont en cours :

  • La Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur : ce projet vise à augmenter le nombre de trains et leur fiabilité sur l’axe Marseille-Nice, avec des fréquences renforcées, comme deux trains rapides par heure entre Marseille et Nice.
  • Les RER métropolitains : quatre projets de services express régionaux sont en préparation à Avignon, Aix-Marseille, Toulon et Nice, avec des fréquences élevées similaires aux réseaux RER.
  • L’ouverture à la concurrence : pionnière en France, la Région Sud a initié l’ouverture de l’exploitation des TER à d’autres opérateurs. Cette démarche s’accompagne de l’achat de nouvelles rames et de la construction de trois nouveaux sites de maintenance, afin d’améliorer la ponctualité et la fiabilité du réseau à long terme.

Une ambition forte pour la mobilité régionale

Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Région Sud en charge des transports, a réaffirmé l’engagement de la Région à améliorer durablement la qualité des TER : « Depuis 2015, nous observons un vrai redressement de la production ferroviaire. […] Pour la Région Sud, qui investit chaque année 1 milliard d’euros dans les transports, les retards de 2023 sont intolérables. Nous mettons la pression sur la SNCF pour corriger cette situation dès 2024. »