Le mouvement de colère qui secoue la police nationale depuis l’incarcération d’un fonctionnaire de la brigade anticriminalité (Bac) de Marseille se propage dans le Var.

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Le mouvement de colère qui secoue la police depuis l’incarcération d’un fonctionnaire de la brigade anticriminalité (Bac) de Marseille se propage dans le Var –  CREDIT : Var Actu

À Toulon, les équipages de la Bac ont décidé de mettre fin à leurs activités de traque des flagrants délits. Les policiers de La Seyne et de Sanary ont également suivi cette initiative, tandis que la Bac de Fréjus est également touchée, bien que dans une moindre mesure. En conséquence, la présence des policiers en tenue sur la voie publique a  diminué.

La colère de la police dans le Var

Cette situation est directement liée à une hausse significative des « congés de maladies ordinaires », dépassant la centaine à l’échelle du département. S’ajoutent également les « codes 562 », une posture adoptée par la majorité des unités dans le Var, qui consiste à n’assurer que les missions jugées essentielles.

Les missions urgentes et les appels au 17 continuent d’être pris en charge. Il est toujours possible de déposer plainte, mais la préplainte en ligne est désormais privilégiée, car certains bureaux ont été décimés par ce mouvement de grogne.

Peu de temps après que le policier marseillais ait été placé en détention provisoire pour « violences aggravées », un syndicat de police a lancé un appel au service minimum, en expliquant le ras-le-bol latent qui s’est accru suite à cet événement.

Ce syndicat réclame notamment « un statut spécifique du policier mis en cause ou mis en examen ». Le directeur général de la police nationale a déclaré lui aussi dans une interview au journal Le Parisien qu’un policier « n’avait pas sa place en prison » avant d’être jugé.

Cependant, cette prise de position a suscité une réaction de la magistrature, qui a rappelé les principes de séparation des pouvoirs et d’indépendance des juges. Les magistrats ont également assuré que la situation du policier marseillais serait réexaminée à l’abri de toute pression lors de l’audience en appel le 3 août prochain.

Certains syndicats de policiers insistent sur le fait qu’ils ne sont pas en opposition à la justice, mais qu’ils plaident plutôt en faveur de la création d’une juridiction spécialisée composée de magistrats ayant une connaissance approfondie du métier des policiers et de leurs conditions d’exercice.

Dans le Var certains policiers soulignent que l’on ne peut pas exiger des policiers d’obéir à des ordres sous la menace d’une incarcération, et que la présomption d’innocence, qui s’applique à tous, doit également être respectée pour les policiers impliqués dans des affaires judiciaires.

Dans cette même affaire, trois autres fonctionnaires ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. La situation reste tendue et surveillée de près par les autorités concernées.