Les autorités sanitaires et gouvernementales ont émis une censure sévère à l’encontre d’une récente publication scientifique attribuée à Didier Raoult et des collaborateurs de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection (IHU-MI) de Marseille.

Raoult juridique étude Didier Raoult hydroxychloroquine

étude Didier Raoult – CREDIT : Wikimedia commons

L’étude de Didier Raoult

Cette étude, faisant état d’essais cliniques présumés non déclarés, a été qualifiée de “nouvelle violation des règles éthiques” par les ministères de la Recherche et de la Santé.

Une relation de confiance ébranlée

Le gouvernement pointe du doigt l’attitude provocatrice de l’infectiologue, qui a été largement discrédité dans la communauté scientifique. Cette affaire intervient dans un contexte délicat où les autorités aspirent à redéfinir la collaboration avec l’IHU-MI. Les ministères ont souligné cette aspiration à une relation renouvelée, malgré la volonté de l’Agence du médicament (ANSM) de lever partiellement les restrictions imposées à l’institut en matière d’essais cliniques.

Controverse scientifique

La revue “New microbes and new infections” a diffusé en octobre une étude sur l’hydroxychloroquine, mettant en avant des avantages supposés dans le traitement précoce du Covid-19. L’étude fait suite à une pré-publication retirée quelques mois plus tôt, suite à des pressions pour non-respect des normes méthodologiques et éthiques.

Didier Raoult, bien qu’il ne soit plus en fonction à l’IHU-MI depuis plus d’un an, reste associé à cette recherche aux côtés de quatre autres scientifiques, dont trois exercent toujours à Marseille. Parmi eux figure également Peter McCullough, cardiologue américain connu pour ses positions anti-vaccination Covid.

Réaction des autorités de tutelle

L’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), tutelle de l’IHU-MI, a réitéré sa désapprobation face à la publication de cette étude, rappelant ses demandes antérieures de rétraction du pré-print. Les ministres Sylvie Retailleau et Aurélien Rousseau ont, de leur côté, prévu de rencontrer la direction de l’IHU pour suivre la mise en œuvre des recommandations urgentes émises dans un rapport récent.

Réponses du monde académique

Le professeur Mathieu Molimard, figure de la pharmacologie française, a exprimé sur X son indignation face à cette situation qui, selon lui, pourrait nuire gravement à la réputation de l’IHU. Il appelle à une action décisive pour mettre un terme à ces pratiques.

En attente d’une réponse de l’ANSM, la tension reste palpable. Les prochaines étapes et décisions des autorités seront déterminantes pour l’avenir de l’IHU-MI et pour le maintien de standards éthiques et scientifiques rigoureux dans la recherche médicale française.