Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, comme dans le reste de la France, les salariés des grands groupes énergétiques bénéficient d’un avantage considérable sur leur consommation d’électricité et de gaz : le fameux « tarif agent ».
Tarif agent 90% de remise – CREDIT : Var Actu
Le tarif agent c’est 90% de remise sur les prix de l’énergie !
Ce dispositif, en place depuis 1946, permet une réduction de 90% sur le prix de l’énergie pour les employés d’EDF et d’Engie. Mais alors que cet avantage semble à première vue des plus attrayants, il est aujourd’hui au cœur de débats houleux, notamment pour son potentiel encouragement à la surconsommation.
Qui bénéficie réellement de cette réduction ?
Contrairement à une idée reçue, ce tarif privilégié ne s’applique pas à tous les salariés du secteur énergétique. Il est réservé aux employés d’EDF et d’Engie pour leur résidence principale et secondaire, à condition que l’énergie consommée soit destinée à un usage personnel et domestique. Les retraités ayant au moins quinze ans de service peuvent également en bénéficier. Cependant, certains critères restrictifs excluent les salariés en colocation ou vivant dans un logement avec chauffage collectif.
Une fiscalité ajustée
L’avantage que représente le « tarif agent » est désormais considéré comme un avantage en nature, sujet à imposition et cotisations sociales. Cette mesure, visant à réguler cet avantage, soulève des questions sur son équité et son impact sur les bénéficiaires.
Un dispositif sous surveillance
La gestion des tarifs spéciaux a été confiée à l’Agence nationale de gestion des avantages en nature énergie (ANGANE), avec une procédure exigeant des salariés l’envoi mensuel de leur facture d’électricité pour bénéficier de la réduction. L’élargissement du bénéfice de ce tarif à diverses entités issues de la scission d’EDF-GDF souligne la complexité de l’écosystème énergétique français.
Controverse et critique
Ce privilège est l’objet de critiques persistantes, notamment de la part de la Cour des comptes, qui pointe du doigt un manque à gagner considérable pour l’État et une incitation à la consommation excessive d’énergie. Avec environ 300 000 bénéficiaires et un coût estimé à 295 millions d’euros en 2017, le « tarif agent » est perçu par certains comme un vestige d’une époque révolue, incompatible avec les impératifs actuels de transition énergétique.