Le tribunal administratif de Toulon a suspendu ce samedi l’arrêté municipal interdisant le port du burkini sur les plages de Fréjus, une décision qui a suscité la colère du maire RN de la ville, David Rachline.
Suspension arrêté burkini à Fréjus – CREDIT : Var Actu
L’arrêté, qui avait été pris mardi dernier, le 1er août, par le maire d’extrême droite, interdisait le « port du burkini sur le domaine public maritime fréjusien ». David Rachline avait justifié cette interdiction par des raisons de sécurité des baigneurs et d’hygiène. Cependant, ces arguments ont été rejetés par le tribunal administratif.
Suspension de l’arrêté burkini à Fréjus
« Contre toute attente, le tribunal a décidé de suspendre l’arrêté municipal », a déclaré David Rachline dans un communiqué. Il a dénoncé une « décision qui va à l’encontre de l’intérêt général que je défends, qui va à l’encontre de la sécurité de nos concitoyens et qui va à l’encontre des règles élémentaires d’hygiène ».
La Ligue des droits de l’Homme, qui avait attaqué l’arrêté, a obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif. La commune de Fréjus doit également lui reverser la somme de 3000 euros.
Dans son communiqué, le maire de Fréjus a dénoncé une « porte ouverte au trouble à l’ordre public, une porte ouverte à tout type de dérive communautariste ». Il a également posé la question de la légitimité d’un maire démocratiquement élu à prendre des mesures pour protéger sa population.
« C’est un très mauvais signal envoyé à une population inquiète qui est en profonde demande de tranquillité et de sécurité dans l’espace public », a-t-il ajouté.
David Rachline a réitéré sa volonté de « tout mettre en œuvre pour assurer la tranquillité publique et la qualité de vie que nous avons à Fréjus ». Il a affirmé qu’en tant que maire, il défendrait « systématiquement les habitants de la commune de Fréjus contre l’insécurité, contre le communautarisme islamiste et contre tout ce qui va à l’encontre de notre principe républicain fondamental de laïcité ».
Cette décision du tribunal administratif intervient dans un contexte de tensions autour de la question du port du burkini sur les plages françaises. Plusieurs communes ont pris des arrêtés similaires, qui ont souvent été contestés devant les tribunaux. La question du burkini est devenue un enjeu majeur du débat sur la laïcité et l’intégration en France.