Les employés de la Poste de la Rode de Toulon ont pris la décision de faire grève devant les locaux, lundi et mardi matin, en soutien à leur collègue licencié à la suite d’un accident. Ils dénoncent également une dégradation des conditions de travail.
grève la poste – PHOTO : MP
“ S’ils sont capables de virer quelqu’un ainsi , ça pourrait nous arriver à tous ! ”, s’indigne une factrice mobilisée. À l’annonce du licenciement d’un de leurs collègues, entre 40 et 50 postiers de la Rode de Toulon ont décidé de se mobiliser ce lundi 18 novembre. Après un accident survenu lors de sa tournée en août dernier, le facteur aujourd’hui licencié, avait dû passer en commission disciplinaire. Ce dernier reconnaît entièrement sa responsabilité mais dément les allégations portées à son encontre. Le motif indiqué était alors celui du non-respect du bulletin d’itinéraire. “C’est un document détaillant précisément la tournée réalisée par le facteur” explique Yoann Wierzchucki, secrétaire général de la CGT du Var. Un motif que réfute l’accusé et les syndicats. Ces derniers affirment que le bulletin qu’il avait ce jour-là est différent de celui montré par le patronat, lors de la commission. Sur ce bulletin, il aurait été question d’une zone piétonne que le facteur n’aurait donc pas respectée. Or, le syndic de la copropriété atteste l’inverse et les habitants le confirment.
Si les mobilisés jugent tous la décision de licenciement abusive, ils dénoncent également un problème de fond ; celui de la dégradation générale de leur condition de travail.
Dégradation des conditions de travail
“ Le cas de notre collègue est le cas de tous les facteurs” confie Yoann Wierzchucki. Le secrétaire général de la CGT du Var déplore des réorganisations incessantes qui engendrent un accroissement des tâches à effectuer, poussant les employés à aller plus vite. “ Ils se mettent en danger et prennent plus de risques “, soutient ce dernier. En 6 ans, la poste de la Rode serait passée d’une répartition de 140 tournés à une répartition de 90 tournés. Autrement dit, l’entreprise a réduit le nombre de ses employés et redistribué les tâches aux facteurs restants, augmentant ainsi leur charge de travail. Une vision partagée par l’ensemble des personnes mobilisées.
De plus, le secteur se heurte également à une précarisation de l’emploi. “ Les postes sont remplacés par des CDD ou des postes d’intérim et ces personnes ne maîtrisent pas le métier comme les facteurs titulaires” souligne Yoann Wierzchucki avant d’ajouter que ces réalités ne concernent pas uniquement la région mais bien l’ensemble du territoire.
Si la mobilisation ne s’est pas poursuivie ce mercredi matin, une nouvelle réunion aura lieu lundi prochain afin de décider de la suite des actions à mener.
Maëlliss Patti