La décision de SOS Médecins de ne plus intervenir dans certains quartiers jugés sensibles de la Métropole de Toulon Provence Méditerranée a suscité une vive émotion.
SOS médecins Toulon – CREDIT : google Maps
Cette mesure fait suite à l’agression d’un médecin généraliste le week-end dernier, un incident qui met en lumière les difficultés rencontrées par les professionnels de santé dans l’exercice de leur mission.
Sécurité des professionnels de santé : une priorité pour SOS Médecins
L’agression a eu lieu dimanche 4 février, lorsque le docteur quittait le domicile d’un patient dans la cité des Oeillets à Toulon. Face à ce genre de situation, SOS Médecins Var, sous la direction de Gérald Dauphin, a pris la décision difficile de restreindre ses services dans les zones où la sécurité des médecins ne peut être assurée. « On n’a pas envie de se soucier de la sécurité, d’avoir à réfléchir à comment on va accéder, comment on va ressortir d’un immeuble », exprime Gérald Dauphin, soulignant l’importance de se concentrer sur la prise en charge médicale des patients.
Cette décision intervient dans un contexte où le sentiment d’insécurité peut affecter le travail des professionnels de santé, notamment avec la féminisation croissante de la population médicale. « C’est important que tout le monde se sente en sécurité quand il travaille », ajoute le président de SOS Médecins Var.
Les habitants se sentent abandonnés
Du côté des résidents des quartiers concernés, cette mesure est perçue comme un abandon. Une habitante de la cité de la Beaucaire, contrainte de se tourner vers les urgences pour des soins, témoigne de sa frustration : « J’ai appelé à plusieurs reprises pour avoir accès aux soins, parce que je ne pouvais pas me déplacer. Ils ont refusé. » Elle rapporte que les explications fournies par SOS Médecins, bien que compréhensibles, laissent un sentiment d’abandon parmi ceux qui dépendent de ces services essentiels.
Cette situation met en évidence le dilemme auquel sont confrontés les professionnels de santé : garantir leur sécurité tout en assurant l’accès aux soins pour tous, y compris dans les zones difficiles. Elle soulève également la question de la responsabilité collective dans la protection des travailleurs de la santé et la nécessité de trouver des solutions durables pour que les soins médicaux restent accessibles à tous, indépendamment du lieu de résidence.