À Marseille, le pop-up store de Shein divise les clients entre opportunité d’achat abordable et question d’éthique.
Illustration d’un SHEIN STORE – PHOTO : Wikimedia commons
La marque chinoise d’ultra fast-fashion Shein ouvre un pop-up store à Marseille, du 30 octobre au 3 novembre 2024, au World Trade Center près du Vieux-Port. Une arrivée qui déclenche déjà de vives réactions, entre clientes curieuses et autorités locales inquiètes.
Les clientes partagées entre enthousiasme et éthique
L’ouverture imminente de la boutique attire les fans de la marque, comme Émilie, 25 ans, qui a réservé sa place en ligne : « Je fais souvent des commandes sur Shein. Ils ont de tout, des vêtements aux accessoires, à des prix qu’on ne trouve pas ailleurs. Aller en magasin, c’est encore mieux ! » Elle avoue cependant être consciente des controverses : « Je sais que l’enseigne est accusée de ne pas respecter l’environnement, mais c’est vrai que leurs prix font réfléchir… »
À ses côtés, Léa, 31 ans, est plus réticente : « Je consommais Shein, jusqu’à ce que j’apprenne leurs conditions de production, notamment les accusations d’exploitation des Ouïghours. Ça ne correspond pas à mes valeurs, et voir cette boutique à Marseille me dérange vraiment. »
Une opposition grandissante chez les élus et commerçants
À la mairie de Marseille, la réaction est ferme. Un porte-parole explique : « Shein incarne une mode éphémère et irresponsable. Accueillir une marque aux pratiques controversées dans le cœur de notre ville est à l’opposé de nos engagements en matière d’écologie. »
Les commerçants locaux, déjà affectés par la concurrence en ligne, voient également cette arrivée d’un mauvais œil. La Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence estime que « le choix du World Trade Center envoie un signal négatif à nos commerçants, déjà sous pression. »
Le modèle ultra fast-fashion de Shein sous le feu des critiques
Shein ne cesse d’être critiqué pour son modèle de production rapide et peu coûteux. Un porte-parole d’un syndicat textile local s’insurge : « L’ultra fast-fashion, comme celle de Shein, va au-delà de la fast-fashion en produisant des vêtements de qualité médiocre, conçus pour être jetés. Ce type de commerce n’a rien de durable. » Les associations locales espèrent mobiliser l’opinion publique pour faire pression, comme cela s’est produit à Nice en mars dernier.
L’ouverture du pop-up store au World Trade Center pourrait bien être le théâtre d’une nouvelle mobilisation, entre curiosité commerciale et volonté de promouvoir une consommation plus responsable.