Dans le Var comme ailleurs, de plus en plus de Français sacrifient leur hygiène faute de moyens, quitte à renoncer à sortir ou à travailler.

précarité hygiène shampoing

précarité hygiène shampoing – CREDIT : VarActu

Face à la hausse des prix, 47 % des Français réduisent leurs achats de shampoing, lessive ou gel douche. Dans le Var, plusieurs témoignages traduisent une réalité quotidienne difficile.

Une précarité hygiénique grandissante

Selon le baromètre Hygiène & Précarité de l’association Dons Solidaires, publié le 7 avril, près d’un Français sur deux (47 %) déclare limiter ses achats de produits d’hygiène pour des raisons économiques. En 2023, ils étaient 34 %. Pire encore : 17 % des personnes interrogées disent devoir choisir entre acheter de la nourriture ou des produits d’hygiène.

Cette précarité atteint des sommets chez les plus fragiles : 71 % des personnes en situation de pauvreté restreignent leur consommation de produits d’hygiène, un « niveau record » selon l’étude. Dans le Var, plusieurs habitants témoignent.

Témoignages varois : entre système D et sacrifices

Françoise, 63 ans, au chômage confie : « On fait avec les moyens du bord, on utilise du shampooing pour se laver le corps ou inversement, et je fais rarement des lessives, je mets les vêtements à aérer ».

Émilie, mère célibataire à Toulon, explique qu’elle doit espacer les lessives et les changes de son fils de deux ans : « J’achète des couches quand je peux, sinon je me débrouille avec des serviettes. »

Hugo, 24 ans, étudiant, dit avoir renoncé aux produits capillaires : « Je me lave les cheveux avec du savon, et je n’achète plus de déodorant. Ce n’est pas l’idéal, mais je n’ai pas le choix. »

Un mal-être qui s’installe

La précarité hygiénique entraîne un fort isolement : 31 % des sondés évitent de sortir, 23 % fuient les interactions sociales. La situation pourrait empirer alors que les promotions sur les produits d’hygiène devraient rester plafonnées à 34 % jusqu’en 2028.