Nicolas Sarkozy critique le nombre d’enseignants et leur temps de travail, déclenchant la colère des syndicats et de la gauche.
Nicolas Sarkozy enseignants / Image d’illustration – PHOTO : Ville de Six-Fours
Lors d’une conférence sur « l’avenir de la France » à Saint-Raphaël, retransmise sur BFM2, Nicolas Sarkozy a de nouveau suscité la polémique en s’attaquant frontalement au temps de travail des enseignants. L’ancien président, loin de l’arène politique mais toujours prompt à faire réagir, a remis en question le nombre d’enseignants en France, déclarant que le pays n’aurait « pas les moyens d’avoir un million d’enseignants ». Ses propos ont rapidement enflammé les réseaux sociaux et provoqué l’indignation de nombreux responsables politiques et syndicats.
« Entre les vacances et les week-ends »
Avec son habituel franc-parler, Nicolas Sarkozy a décrit le travail des enseignants comme un emploi limité à « 24 heures par semaine, six mois de l’année ». Il a notamment ironisé sur le temps consacré aux cours en maternelle, provoquant des rires dans l’assistance. Face à l’audience, il a poursuivi en expliquant : « Nous avons des centaines de milliers d’enseignants compétents, mais il y en a quelques-uns qui choisissent ce métier pour de mauvaises raisons. » Il a ainsi défendu ses propres choix politiques, rappelant la mesure controversée de son mandat qui consistait à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Ces remarques ont été largement relayées, suscitant des réactions passionnées, en particulier à gauche, où elles ont été perçues comme une attaque directe contre l’engagement des enseignants. Sur le réseau social X, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a fustigé le « mépris » de Nicolas Sarkozy pour les enseignants, et le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, a jugé les propos « consternants ». D’autres responsables politiques ont également dénoncé un discours déconnecté de la réalité du terrain.
Les syndicats en colère face aux déclarations de Sarkozy
La réponse des syndicats ne s’est pas fait attendre. Guislaine David, cosecrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, a qualifié ces déclarations de « crachat à la figure des milliers d’enseignants » et a estimé que Nicolas Sarkozy méprisait également les élèves et les familles. Le collectif Les Stylos Rouges a, quant à lui, réagi avec fermeté, en affirmant que « les enseignants professeurs des écoles vous emmerdent ainsi que les 800 000 enseignants » dans un message sans détour.
Les syndicats et la gauche voient dans cette sortie un manque de considération pour un métier essentiel. Nombreux sont ceux qui, à l’instar du sénateur communiste Ian Brossat, ont proposé avec ironie de mettre l’ancien président face à une classe pour une semaine, espérant qu’il réaliserait ainsi la réalité du quotidien des enseignants.