Sur une plage de Saint-Raphaël, d’importants travaux sont en cours pour préparer une opération controversée : le clapage des posidonies mortes en mer.
Faut-il rejeter les posidonies mortes en mer – CREDIT : Wikimédia Commons
Cette pratique consiste à rejeter ces plantes marines au large, prétendument dans l’intérêt de l’environnement. Cependant, certains s’interrogent sur les motivations derrière cette décision.
La posidonie, une plante marine à fleurs souvent confondue avec une algue, joue un rôle crucial dans l’écosystème méditerranéen. Elle sert d’habitat et de nurserie pour la faune marine, contribue à la lutte contre le réchauffement climatique en stockant d’importantes quantités de carbone, et protège les côtes de l’érosion grâce à la formation de banquettes de posidonie sur les plages.
Malgré ces avantages, les posidonies mortes peuvent être considérées comme gênantes sur les plages, où elles peuvent coller aux serviettes et causer de l’inconfort aux baigneurs. Les municipalités des Alpes-Maritimes et du Var déploient souvent des moyens considérables pour nettoyer les plages et redonner à leur sable son aspect immaculé.
Ainsi, le mardi 27 juin, à Saint-Raphaël, plus de 700 mètres cubes de posidonies ont été collectés sur l’une des plages de la commune. Ces « feuilles mortes » sont ensuite chargées sur des barges et rejetées en mer lors d’une opération de clapage. Les autorités locales affirment que cela permettra de débarrasser la plage des posidonies envahissantes et de lutter contre l’érosion des fonds marins.
Cependant, cette pratique suscite des préoccupations. Les posidonies sont une espèce protégée au niveau international, européen et national. La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) en région Provence-Alpes-Côte d’Azur recommande de ne pas déplacer les banquettes de posidonies, sauf en cas de problèmes de sécurité pour le public. France Nature Environnement souligne que les banquettes ne doivent en aucun cas être détruites, évacuées en décharge ou valorisées, et propose des mesures de gestion alternatives.
De plus, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la présence de posidonies mortes dans les ports, les exutoires pluviaux et les embouchures de fleuves peut entraîner des problèmes d’inondation. Dans ces cas, des dérogations permettent leur destruction. Le Conseil national de la protection de la nature a donné son avis favorable à ces exceptions en mars 2021.
Le rejet des posidonies mortes en mer reste donc une pratique controversée, suscitant des débats quant à son impact réel sur l’environnement et à d’autres solutions de gestion possibles.
