La hausse des taxes aériennes pourrait entraîner un retrait de Ryanair des aéroports de Marignane et Nice, affectant lourdement le trafic régional.

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Ryanair menace de quitter Marignane et Nice – PHOTO : VarActu

Ryanair, la compagnie aérienne irlandaise à bas coût, brandit la menace d’une suspension de ses vols vers plusieurs aéroports régionaux français, dont potentiellement ceux de Marignane (Marseille-Provence) et de Nice, en raison du projet d’alourdissement des taxes sur le secteur aérien dans le budget 2025. Une situation qui pourrait profondément affecter la connectivité aérienne de la région.

Une taxation contestée par Ryanair

Le gouvernement français, dirigé par le Premier ministre Michel Barnier, prévoit une hausse significative des taxes sur les billets d’avion à travers le projet de loi de finances 2025. Parmi les mesures phares, un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des jets privés, dans le but de générer un milliard d’euros pour réduire le déficit budgétaire. Ces mesures ont déclenché la colère de Ryanair, qui estime que cette fiscalité accrue rendrait de nombreuses lignes non rentables.

Selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair, l’impact de ces nouvelles taxes serait particulièrement néfaste pour les aéroports régionaux comme Marseille-Provence et Nice-Côte d’Azur. Ces plateformes accueillent un grand nombre de passagers sensibles aux prix attractifs offerts par les compagnies low-cost. Si la hausse est maintenue, Ryanair pourrait réduire jusqu’à 50 % de sa capacité sur le territoire français à partir de janvier 2025.

Marignane et Nice, des hubs stratégiques en danger

Avec 22 aéroports desservis en France, Ryanair reste une compagnie majeure pour le transport aérien régional. Les plateformes de Marseille-Provence à Marignane et de Nice-Côte d’Azur, qui accueillent chaque année des millions de passagers internationaux et nationaux, pourraient figurer parmi les dix aéroports concernés par une suspension de services. Cela représenterait un coup dur pour ces infrastructures, mais également pour l’économie locale qui dépend du tourisme et des échanges commerciaux.

Les aéroports régionaux sont déjà fragilisés par l’augmentation des coûts d’exploitation et la concurrence dans le secteur. La menace de Ryanair vient ainsi renforcer les inquiétudes exprimées par la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam). Celle-ci anticipe une baisse de 2 % du trafic aérien en 2025, une diminution qui pourrait être encore plus sévère dans les régions fortement dépendantes des compagnies low-cost.

Un bras de fer au goût d’incertitude

Alors que Ryanair transporte actuellement 5,7 millions de passagers en France, soit 19 % de plus qu’en 2023, la perspective d’un retrait partiel de la compagnie met en lumière les tensions entre le gouvernement et les acteurs du transport aérien. Si la compagnie irlandaise met sa menace à exécution, les aéroports de Marignane et de Nice pourraient voir leur trafic chuter drastiquement, affectant non seulement leur rentabilité, mais aussi l’attractivité de leurs territoires respectifs.

Dans ce contexte, le bras de fer entre Ryanair et le gouvernement Barnier illustre les défis liés à la transition écologique et aux besoins budgétaires. Reste à savoir si les négociations permettront de trouver un compromis avant l’échéance de janvier 2025.