La revitalisation de l’étang de Berre passe par la plantation de zostères, des plantes marines aux multiples vertus environnementales.
étang de Berre- CREDIT : wmc
Une opération scientifique prometteuse a été menée dans l’étang de Berre, visant à restaurer la biodiversité et à lutter contre l’érosion du littoral. Les zostères, plantes marines aux multiples vertus, sont au cœur de ce projet ambitieux.
Un geste environnemental bénéfique
La semaine dernière, une quinzaine de chercheurs européens, soutenus par des scientifiques de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont planté 1.500 jeunes zostères dans l’étang de Berre, situé dans les Bouches-du-Rhône. Cette initiative vise non seulement à favoriser la production d’oxygène dans la lagune, mais aussi à offrir un abri aux jeunes poissons et autres organismes aquatiques.
Nicolas Mayot, chargé de mission scientifique pour le Groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre (GIPREB), souligne l’importance de ces plantes qui serviront de lieu de frayère, de nurserie et de cachette pour des juvéniles de poissons.
Un rempart contre l’érosion
Il y a soixante ans, l’étang de Berre était alimenté par 6.000 hectares de zostères. Cependant, l’industrialisation progressive autour de la lagune a gravement endommagé cette biodiversité. Aujourd’hui, les scientifiques du GIPREB espèrent redonner vie à cet écosystème en réintroduisant les zostères.
Raphaël Grisel, directeur du GIPREB, espère un bon développement et une bonne adaptation. À court terme, l’objectif est de vérifier si les jeunes poissons reviendront se réfugier dans ces nouvelles plantes.
Mais les zostères ont un autre rôle crucial : elles contribuent à lutter contre l’érosion du littoral. Leurs systèmes racinaires et leurs feuilles piègent les sédiments et atténuent la houle, ce qui réduit l’érosion.
Des perspectives à long terme
Pour évaluer l’impact de cette opération, des photographies aériennes et des survols de drones seront utilisés. L’objectif du GIPREB est ambitieux : couvrir 1.500 hectares de l’étang de Berre de zostères d’ici cinq à dix ans, soit près de 10% de la superficie de la lagune. Ce projet pourrait non seulement restaurer la biodiversité de la lagune, mais aussi offrir une protection durable contre l’érosion côtière.