Face aux défis posés par la sécheresse et le réchauffement climatique, une initiative novatrice qui vise à rétablir l’équilibre des nappes phréatiques s’avère prometteuse.

nappe phréatique

rétablir l’équilibre des nappes phréatiques – CREDIT : pixabay

Face aux défis posés par la sécheresse et le réchauffement climatique, Suez a entrepris une initiative novatrice visant à rétablir l’équilibre des nappes phréatiques. Depuis novembre 2015, la société s’engage dans une opération de réalimentation des nappes phréatiques à Hyères-Les-Palmiers, dans le Var, où la population et la consommation d’eau augmentent considérablement pendant la saison estivale.

La méthode utilisée par Suez, bien que datant des années 1950, s’avère prometteuse en ces temps de crise climatique. En prélevant de l’eau douce du cours d’eau côtier Roubaud, alimenté par le fleuve Gapeau, de novembre à avril à l’aide d’une station de pompage, Suez est parvenu à recharger une nappe alluviale menacée par l’infiltration d’eau salée. Cette infiltration, baptisée “biseau salé”, se produit lorsque le niveau de l’eau souterraine descend en-dessous du niveau de la mer, permettant à l’eau salée de pénétrer dans la nappe phréatique, la rendant ainsi impropre à la consommation.

L’eau prélevée est traitée en station pour garantir sa qualité avant d’être acheminée vers un bassin artificiel de réalimentation, composé de plusieurs couches de sable. Ce bassin recharge ensuite la nappe par infiltration à un rythme d’environ un mètre par jour. Résultat : 2,7 millions de mètres cubes d’eau douce sont réinjectés annuellement dans la nappe du bas Gapeau, permettant à la ville d’Hyères de devenir autonome à hauteur de 97 % dans son approvisionnement en eau en seulement deux ans.

Forte de ce succès, Suez envisage de reproduire cette approche à d’autres endroits. Un projet similaire est en cours près de Dijon, en Bourgogne, tandis que l’île de Porquerolles, au large d’Hyères, est également ciblée pour une opération similaire. Cette dernière sera encore plus ambitieuse, incluant un forage réversible à deux voies (injection et extraction) ainsi qu’une réalimentation directe par canalisation sous-marine, constituant ainsi une première en France.

Cependant, il est essentiel de noter que ces initiatives ne sont réalisables que dans des terrains perméables ou sableux. Des régions telles que le Massif central ou la Bretagne ne peuvent pas bénéficier de telles infrastructures, limitant ainsi le champ d’application de ces techniques de réalimentation des nappes phréatiques.

Avec cette approche novatrice, Suez montre qu’il est possible de contrer les effets de la sécheresse en utilisant des méthodes éprouvées tout en adaptant ces techniques aux contraintes géologiques spécifiques de chaque région. En période de crise climatique, ces initiatives deviennent d’autant plus cruciales pour assurer un approvisionnement en eau durable et résilient.