Dans une décision qui suscite la controverse, Laurent Bianco et Akrim Bouzidi, condamnés à 11 et 9 ans de prison respectivement pour un home-jacking commis en 2019, ont vu leurs peines réduites lors de leur appel.
Camping au bord de mer en illustration pour le home-jacking d’un directeur de camping à Grimaud- CREDIT : Pixabay
Bien que l’ADN soit souvent considéré comme la preuve incontestable devant un tribunal, il ne suffit pas toujours à convaincre les juges. C’est notamment le cas lorsque les avocats, comme Me Frédéric Monneret dans cette affaire, se montrent particulièrement persuasifs.
Laurent Bianco, qui avait été condamné en première instance à 11 ans de prison pour un home-jacking perpétré le 14 octobre 2019 chez un directeur de camping à Grimaud, a finalement été relaxé la semaine dernière par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Depuis le début, il a toujours nié son implication dans cette affaire.
Cependant, le quadragénaire a été reconnu coupable de recel et condamné à quatre ans de prison. Son ADN avait été retrouvé dans la Fiat Panda volée, qui avait été utilisée pour transporter les quatre agresseurs du couple victime. Initialement, cette voiture aurait dû être incendiée aux côtés du Ranger Rover appartenant aux victimes, mais le feu ne s’était pas propagé au véhicule que Laurent Bianco prétendait conduire régulièrement à Tourrettes.
Le soir des faits, l’accusé affirmait être chez son ex-compagne pour célébrer l’anniversaire de son fils. Quant à la Fiat Panda, elle aurait mystérieusement « disparu » plusieurs jours avant l’incident. « Quelqu’un qui connaît mon passé a sans doute voulu me faire porter le chapeau », avait déclaré le prévenu lors de son procès à Draguignan.
L’ADN retrouvé dans la voiture concernant le home-jacking du directeur du camping de Grimaud
En ce qui concerne Akrim Bouzidi, son ADN avait également été retrouvé à l’intérieur de la Fiat Panda, et sa description physique correspondait, selon les victimes, à l’un des agresseurs. Il a reconnu avoir participé au vol avec violence en réunion et avait été condamné à neuf ans de prison à Draguignan. Sa peine a été réduite d’un an suite à l’appel à Aix-en-Provence.
Malheureusement, les trois autres agresseurs impliqués dans cette affaire n’ont jamais pu être identifiés. Lors de leur attaque, ils ont dérobé de l’argent, des bijoux et des cartes bancaires. Après avoir fouillé la résidence des victimes, les criminels se sont rendus au camping et ont forcé le directeur à ouvrir trois coffres-forts.
Cette décision de réduire les peines des condamnés suscite des questions quant à l’efficacité de la justice et à la capacité des preuves ADN à être concluantes dans certains cas. Les victimes et les membres de la communauté locale expriment leur frustration face à cette décision, tandis que d’autres soulignent l’importance de respecter les principes fondamentaux du système judiciaire. Cette affaire rappelle la complexité de l’équilibre entre la recherche de la vérité et la protection des droits des accusés.