Avec la fin annoncée de la recharge gratuite en entreprise dès 2025, salariés et employeurs devront s’adapter à une nouvelle donne fiscale qui pourrait freiner la transition énergétique.

Recharge gratuite voiture électrique URSSAF pour 2025 – PHOTO : Var Actu

La fin d’une ère approche pour les salariés adeptes de voitures électriques : à partir du 1er janvier 2025, recharger gratuitement son véhicule en entreprise ne sera plus possible sans conséquences fiscales. Après quatre années d’exonération totale, l’URSSAF prévoit de réintégrer la mise à disposition des bornes de recharge dans le calcul des avantages en nature. Cette décision, qui entrera en vigueur après le 31 décembre 2024, pourrait bouleverser la dynamique de la transition énergétique en France.

Un avantage qui disparaît

Depuis 2020, les entreprises pouvaient installer des bornes de recharge électrique sur le lieu de travail et offrir l’électricité gratuitement à leurs salariés sans impact fiscal ni social. Cette mesure visait à encourager l’adoption des véhicules électriques. « C’était un vrai plus. Quand j’ai choisi ma voiture électrique, savoir que je pouvais la recharger gratuitement au bureau a beaucoup pesé dans la balance », explique Mathieu, salarié à Toulon.

Cependant, à partir de 2025, cette pratique sera considérée comme un avantage en nature. Les entreprises devront payer des cotisations sociales sur la valeur de cet avantage, tandis que les salariés pourraient voir leur revenu imposable augmenter. « C’est clairement un coup dur. Entre l’augmentation des coûts de l’électricité et maintenant cette nouvelle règle, ça devient compliqué d’être convaincu par l’électrique », regrette Élodie, résidant à Hyères.

Les choix qui s’offrent aux entreprises

Face à ce changement, les employeurs devront revoir leur stratégie. Plusieurs options s’offrent à eux :

  1. Continuer à offrir la recharge et assumer les coûts supplémentaires.
  2. Mettre en place un système de facturation, obligeant les salariés à payer une partie ou la totalité de la recharge.
  3. Abandonner totalement ce service, ce qui pourrait nuire à l’attractivité pour certains employés.

« Mon entreprise a déjà annoncé qu’elle installerait un système de paiement. Pour moi, ça reste mieux que rien, mais ça enlève clairement l’avantage qui m’avait séduit au départ », témoigne Julien, habitant de Fréjus.

Des conséquences pour la transition énergétique

La disparition de la recharge gratuite pourrait freiner certains salariés dans leur décision de passer à l’électrique, alors même que les Zones à Faibles Émissions (ZFE) deviennent de plus en plus restrictives. Ces zones imposent déjà des contraintes importantes aux automobilistes, rendant l’électrique souvent incontournable. « On nous pousse vers l’électrique avec les ZFE, mais on nous enlève les incitations qui rendaient la transition possible. C’est paradoxal », souligne Claire, une habitante de Bandol.

Pour beaucoup, la fin de cet avantage reflète une logique fiscale stricte, mais mal synchronisée avec les enjeux environnementaux. Alors que les prix des voitures électriques restent élevés, cette mesure pourrait refroidir les ardeurs de certains salariés encore hésitants.

Une question d’équité ?

D’un autre côté, certains estiment que cette mesure permet de rétablir une forme d’équité. « Finalement, ce sont surtout les salariés les plus aisés, capables de s’offrir une voiture électrique, qui profitaient de cette gratuité. Les autres n’y avaient pas accès », remarque Marc, employeur dans le Golfe de Saint-Tropez.