Quarante ans après sa première apparition sur la Croisette, Juliette Binoche sera la Présidente du Jury du 78e Festival de Cannes. Son parcours exceptionnel, mêlant audace artistique et engagement, fait d’elle une figure incontournable du cinéma international.
Une actrice au destin lié à Cannes
Juliette Binoche a souvent affirmé : « Je suis née au Festival de Cannes. » En 1985, elle y montait les Marches pour la première fois avec Rendez-vous d’André Téchiné. Depuis, elle a multiplié les rôles marquants sous la direction des plus grands cinéastes internationaux, d’Abbas Kiarostami à Michael Haneke, en passant par David Cronenberg, Claire Denis et Naomi Kawase.
Son lien avec Cannes est indéniable : en 2010, elle remportait le Prix d’interprétation pour Copie conforme d’Abbas Kiarostami. Son dernier passage en Sélection officielle remonte à 2023 avec La Passion de Dodin Bouffant de Trần Anh Hùng. Aujourd’hui, elle succède à Greta Gerwig à la tête du Jury, marquant pour la deuxième fois consécutive une transmission entre deux femmes.
Un regard libre et curieux sur le cinéma
À travers sa carrière, Juliette Binoche a toujours exploré de nouvelles formes d’expression. Son talent s’est épanoui non seulement au cinéma, mais aussi dans le théâtre, la danse, la musique et même la peinture. Cette diversité reflète une curiosité artistique insatiable qui guidera sans doute son rôle de Présidente du Jury.
Forte d’une filmographie de plus de 70 films, l’actrice oscille entre cinéma d’auteur et productions internationales. Elle n’a jamais hésité à prendre des risques, comme en témoignent ses rôles contrastés chez Bruno Dumont, passant de l’épure de Camille Claudel 1915 au burlesque de Ma Loute. Cet appétit pour l’expérimentation et sa quête de vérité dans le jeu en font une figure inspirante pour le festival.
Une femme engagée, au-delà du cinéma
Juliette Binoche est aussi une citoyenne du monde, engagée sur de nombreux fronts. Défense des sans-papiers, soutien aux cinéastes iraniens, lutte pour les droits humains ou protection de l’environnement, elle n’hésite pas à mettre sa notoriété au service de causes essentielles. En 2010, à Cannes, elle brandissait le nom du cinéaste Jafar Panahi, emprisonné en Iran.
Sa nomination à la présidence du jury rappelle celle d’Olivia de Havilland en 1965, première femme à occuper ce poste, suivie par Sophia Loren. Une lignée de femmes influentes qui, à l’image de Binoche, ont marqué le 7e art et défendu des valeurs fortes.
Le Festival de Cannes 2025 s’annonce donc sous le signe de l’audace, de la liberté et de l’engagement, porté par une présidente qui incarne avec éclat la passion du cinéma.
