Lors du procès des effondrements de la rue d’Aubagne, la défense du syndic de l’immeuble plaide la relaxe. Les avocats des autres prévenus s’expriment à leur tour avant la fin des audiences prévue le 18 décembre.
Procès rue d’Aubagne – CREDIT : Wikimédia commons
Une tragédie qui a bouleversé Marseille
Le 5 novembre 2018, deux immeubles vétustes situés au 63 et 65 de la rue d’Aubagne, dans le quartier de Noailles à Marseille, se sont effondrés brutalement, entraînant la mort de huit personnes. Ce drame a révélé au grand jour l’ampleur des problèmes liés à l’insalubrité de certains logements dans la ville.
Les immeubles, déjà signalés comme étant en mauvais état, n’avaient pas fait l’objet de travaux suffisants pour garantir la sécurité de leurs occupants. La tragédie a également mis en lumière la responsabilité des acteurs de la chaîne immobilière – propriétaires, gestionnaires et autorités locales – dans la gestion des immeubles dangereux, provoquant une onde de choc au sein de la population marseillaise et au-delà. Le drame est devenu un symbole des défaillances structurelles en matière de politique de logement et d’entretien du patrimoine bâti dans la cité phocéenne.
Ce lundi 16 décembre, le procès des effondrements de la rue d’Aubagne, qui ont coûté la vie à huit personnes le 5 novembre 2018, entre dans une nouvelle phase avec les plaidoiries de la défense. La journée a débuté par les arguments des avocats du cabinet Liautard, syndic de l’immeuble situé au 65 de la rue d’Aubagne, poursuivi pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui.
Le syndic défend son action
Le cabinet Liautard, aujourd’hui en liquidation judiciaire, se retrouve au cœur des accusations. Le parquet a requis une amende de 100 000 euros à son encontre. Cependant, les avocats de la société ont plaidé la relaxe, affirmant que toutes les démarches nécessaires avaient été effectuées dans les délais requis et que le syndic avait « parfaitement réagi » aux problématiques liées à l’immeuble.
Les autres prévenus au centre des débats
L’après-midi est consacré à la défense de Jean-François Valentin, gestionnaire de la copropriété. Contre lui, le parquet a requis 30 mois de prison et une amende de 30 000 euros. Son avocat devra démontrer que sa gestion de l’immeuble n’a pas contribué à la catastrophe.
Enfin, la parole sera donnée à l’avocat de Xavier Cachard, propriétaire d’un appartement au 65 de la rue d’Aubagne et ancien vice-président de la région Paca. Celui-ci est également accusé dans ce dossier. Cinq ans de prison, dont trois fermes, ont été requis contre lui. À l’époque, il occupait également la fonction d’avocat du syndic, un rôle qui ajoute une complexité supplémentaire à sa défense.
Vers la fin d’un procès très attendu
Ce procès, débuté le 9 octobre, arrive à son terme avec des audiences prévues jusqu’au 18 décembre. La décision du tribunal sera particulièrement attendue dans cette affaire qui a profondément marqué Marseille et soulevé des interrogations sur la gestion des logements insalubres.