Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer, risque prison avec sursis, amende et inéligibilité pour prise illégale d’intérêts.
Nathalie Bicais maire La Seyne – CREDIT : Wikimédia Commons
Deux affaires au cœur du procès
Ce jeudi 24 avril 2025, la maire Les Républicains de La Seyne-sur-Mer, Nathalie Bicais, a comparu devant le tribunal correctionnel de Toulon pour deux faits distincts de prise illégale d’intérêts. Selon France 3 Régions et Ici Provence, le parquet a requis des peines lourdes, évoquant une « dérive autoritaire » et une « confusion entre intérêts privés et fonctions publiques ». À moins d’un an des municipales de 2026, ces accusations pourraient compromettre son avenir politique.
Un permis de construire délivré dans des délais express
La première affaire concerne un permis de construire délivré en 2021 pour une résidence personnelle de l’élue. La demande, déposée le 22 juillet, est enregistrée le 27 et validée dès le 31 août, soit dans un délai particulièrement rapide. Le parquet y voit un usage détourné des prérogatives de maire pour un gain personnel, avec l’implication présumée de Laurent Régné, alors directeur général des services.
Une embauche controversée au cœur des soupçons
Le second volet concerne l’embauche de Christophe Riqueau, un proche de la maire, nommé directeur de cabinet sans appel à candidatures entre 2021 et 2023. Quelques mois auparavant, celui-ci avait accordé à Nathalie Bicais un prêt de 100 000 euros pour l’acquisition de son bien immobilier. Pour le ministère public, cette embauche constitue une contrepartie. Christophe Riqueau est qualifié de « receleur » de cette prise illégale d’intérêts.
Des réquisitions sévères et une exécution immédiate demandée
Selon Ici Provence, le procureur Laurent Robert a requis contre Nathalie Bicais : deux ans de prison avec sursis, 30 000 euros d’amende, cinq ans d’inéligibilité et une interdiction d’exercer une fonction publique, le tout assorti d’une exécution provisoire. Cela impliquerait une perte immédiate de son mandat si la décision est suivie.
Pour Christophe Riqueau, le parquet demande 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction de fonction publique. Contre Laurent Régné, six mois avec sursis, 5 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité sont requis, sans exécution immédiate.
Le jugement est attendu pour le 16 mai.