Près de 42% des cigarettes en Paca proviennent du marché parallèle, une situation qui pose un sérieux défi économique et sanitaire.

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cigarettes paca – CREDIT : Pixabay

Dans la région ensoleillée de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), une révélation troublante vient ébranler l’image pittoresque habituellement associée à cette destination prisée. Une enquête récente a mis en lumière une réalité sombre : presque 42% des cigarettes consommées ne proviennent pas du réseau officiel des buralistes, plaçant Paca en tête des régions françaises pour la consommation de produits issus du marché parallèle. Cette situation alarmante souligne non seulement un phénomène de contrebande et de contrefaçon florissant mais également le rôle de la région comme plaque tournante d’un commerce illicite transfrontalier.

les chiffres inquiétants de l’étude

L’étude Empty Pack Survey, fruit d’une collaboration avec la société Seita, révèle une préférence marquée pour les achats hors réseau légal, avec 41,8% des cigarettes concernées au quatrième trimestre 2023, dépassant la moyenne nationale de 39,8%. Un bond spectaculaire par rapport aux trimestres précédents, notamment à Marseille, épicentre de ce commerce illicite, où les cigarettes en duty-free transfrontalier représentent 40% des achats, un taux nettement supérieur à celui d’autres villes telles que Nice, Avignon ou Toulon.

Marseille, épicentre du trafic

À Marseille, la situation est particulièrement critique. La ville, grâce à son statut de port, devient une porte d’entrée majeure pour le trafic de tabac, avec des vendeurs proposant des cigarettes à des prix défiant toute concurrence. Face à ce fléau, la police locale intensifie ses efforts avec une unité spéciale, créée en 2019, pour endiguer le phénomène. Les saisies douanières, atteignant 24 tonnes de tabac en 2022, témoignent de l’ampleur du défi.

Les conséquences économiques et sanitaires

L’impact de ce marché noir va bien au-delà de la région. Avec une fraude fiscale estimée à 5 milliards d’euros annuellement, le marché parallèle représente un manque à gagner considérable pour l’État et un sérieux obstacle aux politiques de santé publique visant à réduire la consommation de tabac. Selon Hervé Natali, de Seita, tant que la fiscalité restera l’outil principal pour décourager la consommation de tabac, les consommateurs continueront de se tourner vers des alternatives moins coûteuses, alimentant ainsi le cycle de la contrebande.