Ce vendredi 9 juin, les syndicats Médecins pour demain et l’Union française pour une Médecine libre (UFML) ont lancé un appel à la grève pour exprimer leur opposition à la proposition de loi Valletoux, qui doit être débattue dès la semaine prochaine.
Salle d’attente vide chez un médecin pour illustrer les médecins en grève dans le Var – CREDIT : Var Actu
Les médecins sont en grève dans le Var. Cette proposition de loi, considérée comme un détonateur, est qualifiée de « coup de grâce porté à la médecine libérale » par le collectif Médecins Pour Demain et l’UFML, qui manifestent leur colère de manière unanime.
Les syndicats ont appelé tous les médecins libéraux à cesser leur activité afin de montrer leur désaccord avec la proposition de loi Valletoux, agrémentée par les amendements du député Garot.
Ce texte, co-signé par près de 200 députés de la majorité, vise à rendre obligatoire la participation des établissements de santé à la permanence des soins, en précisant les modalités pour les Agences régionales de santé (ARS) de faire appel aux services des médecins.
La proposition de loi propose également de simplifier l’exercice des praticiens diplômés hors de l’Union européenne (PADHUE) et de s’opposer à l’intérim médical pour les médecins en début de carrière dans certains établissements.
Elle prévoit également de renforcer les missions des Conseils territoriaux de santé et d’élargir le nombre d’étudiants pouvant souscrire des « contrats d’engagement de service public » en échange d’une allocation mensuelle, dans le but de combler les déserts médicaux.
Les syndicats redoutent un effondrement du secteur de la médecine générale
Selon l’UFML, « le vote en faveur de cette proposition de loi déstabilisera définitivement le tissu sanitaire libéral, avec un risque d’effondrement des installations en médecine générale, une multiplication des déplacements par les médecins en fin de carrière et un arrêt de l’exercice pour les retraités actifs ».
Le collectif Médecins Pour Demain déplore également que cette proposition de loi « favorise la médecine à deux vitesses (médecine low cost versus médecine déconventionnée) et accentue les inégalités d’accès aux soins pour les Français ».
L’UFML souligne également l’augmentation quotidienne, de l’ordre de 15 à 50 par jour, des lettres d’intention de déconventionnement, qui témoigne de « l’exaspération des médecins libéraux ».
Un arrêt total et prolongé de l’activité annoncé
Les syndicats prévoient une mobilisation de la profession dans les prochains mois, avec « un arrêt total et global de l’activité sur une longue période ». Ils soulignent que les conséquences sanitaires qui en découleront seront la responsabilité des politiciens qui ont soutenu la proposition de loi Valletoux-Garot, mettant ainsi en péril le tissu libéral français, seul capable de garantir des soins de qualité proches des patients et de sauver l’hôpital public, désastreusement mis à mal par les politiques sanitaires successives et actuelles. Les syndicats s’engagent à le faire savoir aux électeurs de ces politiciens.
Cette mobilisation est décrite comme une « colère immense » et « historique » par les syndicats, qui espèrent faire entendre leurs revendications et obtenir des garanties pour préserver le secteur de la médecine libérale en France.