Alors que le moral des Européens est en hausse, les Français sont les seuls à voir leur optimisme reculer.

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Moral des Français 2025 consommation économie – PHOTO :  Pixabay

Une récente enquête menée par l’Observatoire Cetelem et BNP Paribas auprès de 11 000 Européens révèle une tendance préoccupante : alors que le moral des Européens est en hausse, la France est la seule nation à voir son optimisme reculer. Plusieurs facteurs expliquent cette morosité persistante.

Une confiance en berne face aux incertitudes politiques et économiques

En 2025, les Français attribuent une note de 4,6/10 à la situation de leur pays, contre 5,3/10 en moyenne en Europe. Cette différence s’explique par un climat politique instable, marqué par les événements de 2024 qui ont ébranlé leur confiance. De plus, la dette publique et les déficits budgétaires préoccupent une grande partie de la population.

Alors que dans le reste de l’Europe, la situation économique semble se stabiliser, 48 % des Français estiment que leur pouvoir d’achat a baissé en un an, contre 39 % en moyenne sur le continent. Malgré une hausse des salaires de 5,4 % en 2024, la frustration budgétaire demeure, renforçant le pessimisme ambiant.

Une consommation perçue comme contrainte et moins axée sur les biens matériels

Contrairement à d’autres pays, où l’envie de consommer repart à la hausse, les Français associent plus que jamais la consommation au gaspillage et à l’excès (70 %, contre 60 % en moyenne en Europe). Ils privilégient davantage les expériences immatérielles (voyages, abonnements culturels) plutôt que l’achat de biens durables.

Seuls 30 % des Français déclarent acheter plus de biens matériels qu’il y a dix ans, contre 41 % en Espagne et 46 % au Portugal. Par ailleurs, 86 % des Français disent avoir déjà ressenti de la frustration face à des achats non réalisés.

Des arbitrages budgétaires plus stricts

Face à cette situation économique incertaine, 43 % des Français privilégient l’épargne, bien en dessous de la moyenne européenne de 55 %. Toutefois, ils gèrent leurs finances avec une rigueur accrue :

  • 85 % maîtrisent leurs abonnements et services,
  • 83 % surveillent de près leurs assurances,
  • 79 % optimisent leurs dépenses alimentaires.

Mais malgré ces efforts, 67 % estiment ne pas avoir les ressources suffisantes pour satisfaire leurs envies et plus de la moitié doivent se restreindre au moins une fois par mois.

Une adaptation progressive vers de nouveaux modes de consommation

Malgré ce contexte morose, 74 % des Français sont prêts à consommer différemment, en privilégiant des dépenses dans les services et expériences immatérielles plutôt que dans l’accumulation de biens matériels. Une tendance qui traduit un changement profond dans leur rapport à l’économie.