Une tradition ancrée en Europe et encore bien vivante dans le Var, entre histoire, farces et clins d’œil.

origine du poisson d’avril- CREDIT : pixabay
Le 1er avril, les farces et les canulars envahissent les conversations et les réseaux sociaux, une tradition bien ancrée dans les pays francophones mais aussi largement partagée à travers l’Europe.
Des origines antiques et médiévales
L’origine du poisson d’avril reste floue et sujette à interprétation. Certains historiens la relient aux fêtes antiques comme les Hilaria romaines ou les célébrations du dieu grec Momos, dédiées à la raillerie et à la satire. D’autres pointent une transition historique décisive : en 1564, l’édit de Roussillon imposa le 1er janvier comme début officiel de l’année en France. Avant cela, le Nouvel An était célébré du 25 mars au 1er avril. Ceux qui continuèrent à offrir des cadeaux à cette date furent tournés en ridicule, donnant naissance à la tradition des farces.
Le terme « poisson d’avril » apparaît dès le XVe siècle dans les textes français, puis dans un poème flamand de 1561 d’Eduard de Dene, où un noble se moque de son serviteur par une série de missions absurdes. Au fil des siècles, la tradition s’est enracinée, s’illustrant par des plaisanteries variées et parfois très élaborées.
Des coutumes européennes colorées
Dans les pays francophones comme la France, la Belgique ou la Suisse romande, on colle un poisson en papier dans le dos des gens sans qu’ils ne s’en aperçoivent. En Italie, le « Pesce d’aprile » suit la même logique. En Angleterre, les blagues ne sont autorisées que jusqu’à midi, sous peine d’être qualifié de « fool » si l’on poursuit après. L’Écosse prolonge la fête sur deux jours, tandis qu’en Irlande, la tradition veut que l’on fasse porter une lettre absurde de personne en personne.
D’autres pays rivalisent de créativité : en Allemagne, les histoires inventées sont à l’honneur ; en Grèce, faire une bonne farce porterait chance ; au Portugal, on lançait de la farine aux passants ; et en Espagne, c’est le 28 décembre que les farces sont à l’honneur.
Le point de vue des Varois : entre amusement et vigilance
Dans le Var, cette tradition continue de séduire. Beaucoup de Varois interrogés voient dans cette journée un moment de légèreté bienvenu, surtout en période de tensions sociales ou d’actualités anxiogènes. Pour les plus jeunes, c’est une journée festive à l’école, où les blagues inoffensives sont monnaie courante. Les plus anciens, eux, rappellent les plaisanteries familiales d’autrefois, souvent liées aux poissons découpés dans du papier journal.
Cependant, certains soulignent un glissement des blagues bon enfant vers des canulars plus douteux, notamment sur Internet. Les médias, eux aussi, participent activement à cette tradition, parfois en publiant de faux articles ou de fausses annonces – certaines ayant d’ailleurs piégé plus d’un lecteur inattentif.
Un rendez-vous culturel à ne pas manquer
Si le poisson d’avril peut paraître anodin, il demeure un marqueur culturel fort en Europe et un prétexte pour rire collectivement. Dans le Var comme ailleurs, il illustre le besoin d’humour, de lien social et d’un brin de légèreté, même temporaire.