Un Varois condamné à une peine de prison ferme pour avoir agressé la mère de ses enfants en leur présence.
Un père est condamné direction prison dans le var – CREDIT : Var Actu
Le tribunal correctionnel de Draguignan a rendu son verdict dans l’affaire d’un père de famille violent. Celui-ci a été condamné à deux ans d’emprisonnement. Les faits remontent au 12 mars dernier à Roquebrune, lorsque cet homme a violemment cassé le poignet de son ex-compagne.
Emmanuel affirme « aimer » Céline (prénom modifié). Il le répète sans relâche devant le tribunal correctionnel de Draguignan. Il se présente également comme un bon père et nie toute intention malveillante.
Le ministère public n’est pas du même avis. « Un prétendu bon père qui frappe la mère de ses enfants en leur présence », murmure-t-il. « Celui qui raconte à ses enfants que leur maman ne les emmène pas au parc parce qu’elle est occupée à des activités immorales, ou encore celui qui prétend la frapper car elle souhaite les abandonner… Non, Monsieur, vous n’êtes pas un bon père, vous êtes violent. Vous êtes dangereux. »
Le prévenu rétorque : « La colère ne se décide pas, elle surgit à l’instant même. Ne faites-vous donc jamais d’erreurs vous-même ? » « Quand on aime quelqu’un, on prend des risques, même si cela signifie enfreindre les règles », tente-t-il de se justifier. Mais la procureure Estelle Bois réplique sans détour : « Quand on aime, on ne frappe pas. »
« Notre relation est ambiguë et toxique » Le 12 mars dernier, Céline retrouve Emmanuel dans un camping à Roquebrune-sur-Argens. Bien que le couple soit officiellement séparé depuis un an et demi, les deux jeunes parents, âgés de moins de 30 ans, continuent d’avoir des contacts.
Céline reconnaît que leur relation est ambiguë et toxique. Elle explique : « Il est le père de mes deux filles. J’étais profondément amoureuse. Malgré la rupture, la jalousie persistait. »
Emmanuel est également jaloux. Il fouille dans le téléphone de Céline et découvre qu’elle a ajouté son voisin en ami sur Snapchat. De son côté, elle remarque qu’il entretient des discussions avec d’autres femmes. Cela entraîne une dispute qui dégénère rapidement en gifles et en coups, le tout sous les yeux des deux fillettes âgées de 2 et 5 ans.
« Je lui ai demandé de me ramener chez moi », raconte Céline. « La dispute a continué dans la voiture. À un moment donné, j’ai voulu sauter du véhicule. Il a fermement retenu mon poignet. Finalement, lorsque la voiture s’est arrêtée, j’ai pris la fuite en courant. »
Emmanuel se lance à sa poursuite à travers champs. Il la rattrape, la projette violemment au sol et la traîne jusqu’à la voiture en la tirant par les cheveux. Les blessures, les ecchymoses et la fracture du poignet attestent de la violence de l’agression. Un expert psychologue a également décelé une emprise exercée par Emmanuel sur Céline.
« Céline a idéalisé cette relation et continue d’entretenir l’espoir d’une famille idéale », analyse Me Brigitte Vitto, avocate de la partie civile. « D’ailleurs, elle ne demande pas l’interdiction de contact à l’issue de ce procès, car elle souhaite maintenir un lien entre ses enfants et leur père. »
Contournement de l’interdiction de contact depuis la prison Pour le ministère public, Emmanuel a bien compris cette volonté de maintenir le contact et en a profité pour outrepasser l’interdiction. Arrêté le 17 mars et immédiatement placé en détention pour purger une peine de 8 mois d’emprisonnement pour d’autres actes de violences conjugales sur Céline remontant à 2021, Emmanuel s’était pourtant vu interdire tout contact avec son ex-compagne dans le cadre de cette affaire en cours. Une interdiction qu’il a réussi à contourner depuis sa détention.
« Vous prétendiez téléphoner à Céline sous prétexte de parler à vos enfants », fait remarquer le président Jean-Louis Galopin. « Alors que vous n’aviez aucun droit de communiquer avec elle… » « J’avais des choses à lui dire. Elle est l’amour de ma vie. Ce n’est pas la prison qui me fait peur, c’est de la perdre. »
Le père violent condamné à de la prison dans le Var
Le tribunal prend ces déclarations au sérieux et condamne le père à deux ans de prison dans la Var, dont six mois avec sursis probatoire. Une interdiction de contact et d’approcher le domicile de la victime est également prononcée.
Cependant, contrairement aux réquisitions du parquet, aucune révocation de l’autorité parentale n’est prononcée.