Paul Barras, figure clé de la Révolution française, a joué un rôle déterminant au sein du Directoire et dans l’ascension de Napoléon Bonaparte

Paul Barras, né à Fox-Amphoux – CREDIT : Wikimedia commons
Paul Barras, figure clé de la Révolution française et du Directoire
Paul François Jean Nicolas, vicomte de Barras, est né le 30 juin 1755 à Fox-Amphoux, dans le Var. Issu d’une famille de la noblesse provençale, il s’engage dès l’âge de seize ans dans l’armée, intégrant le régiment de Languedoc en tant que cadet-gentilhomme. En 1776, il est envoyé aux Indes françaises, où il participe à la défense de Pondichéry contre les Britanniques en 1778. Après la capitulation de la ville, il est fait prisonnier puis libéré, et retourne en France en 1780. Il participe ensuite à une seconde expédition en Inde sous les ordres de l’amiral Suffren, avant de démissionner de l’armée en 1783.
À l’aube de la Révolution française, Barras adhère aux idées révolutionnaires et devient administrateur du département du Var. En 1792, il est élu député à la Convention nationale, où il siège avec les Montagnards et vote la mort de Louis XVI en janvier 1793. Envoyé en mission dans le sud-est de la France, il joue un rôle déterminant lors du siège de Toulon, où il remarque le talent du jeune Napoléon Bonaparte, alors capitaine d’artillerie. Cette rencontre marque le début d’une relation politique complexe entre les deux hommes.
Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), Barras participe activement à la chute de Maximilien de Robespierre, contribuant ainsi à la fin de la Terreur. L’année suivante, face à l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795), il est chargé de la défense de la Convention nationale. C’est lui qui confie à Napoléon Bonaparte la mission de réprimer l’insurrection, ce que ce dernier accomplit avec succès en dispersant les insurgés par des tirs de canon. Cette victoire consolide la position de Barras sur la scène politique et pave la voie à la carrière fulgurante de Bonaparte.
En novembre 1795, Barras devient l’un des cinq membres du Directoire, l’organe exécutif qui gouverne la France jusqu’en 1799. Il est le seul directeur à siéger durant toute la durée du régime. Son mandat est marqué par des accusations de corruption et un train de vie fastueux, qui ternissent son image publique. Il entretient également des relations étroites avec Joséphine de Beauharnais, future épouse de Napoléon, et facilite leur mariage en 1796.
Le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), Napoléon Bonaparte orchestre un coup d’État qui renverse le Directoire et instaure le Consulat. Barras, conscient de la montée en puissance de Bonaparte et de l’impopularité du Directoire, choisit de démissionner sans opposer de résistance significative. Il se retire alors de la vie politique et s’exile à Bruxelles, puis à Rome. Après la chute de Napoléon en 1814, il revient en France, où il vit sous surveillance jusqu’à sa mort le 29 janvier 1829 à Paris. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
Paul Barras demeure une figure controversée de la Révolution française, oscillant entre opportunisme politique et contributions significatives aux bouleversements de son époque. Son rôle dans la consolidation du régime républicain et sa relation ambivalente avec Napoléon Bonaparte illustrent la complexité des alliances et des rivalités qui ont façonné la France révolutionnaire.