Les recettes issues des radars sont en partie dédiées à la sécurité routière, mais leur gestion reste critiquée pour son manque de transparence.
Où va l’argent des radars – CREDIT : VarActu
Chaque année, les amendes issues des infractions routières génèrent des sommes colossales. En 2023, le Compte d’Affectation Spéciale (CAS) « Contrôle de la circulation et du stationnement routiers » a collecté environ 1,931 milliard d’euros, incluant 755 millions d’euros pour les amendes forfaitaires radars non majorées et près de 200 millions d’euros pour les majorations. Mais où va cet argent ?
Répartition des fonds collectés
Les recettes issues des radars et amendes sont ventilées entre plusieurs programmes et structures :
- P754 « Collectivités territoriales » : 656 millions d’euros (34 %). Ces fonds sont dédiés à l’amélioration des transports en commun, de la circulation et de la sécurité routière au niveau local.
- P755 « Désendettement » : 618 millions d’euros (32 %). Une part importante des amendes est utilisée pour réduire la dette publique.
- P751 « Structures de sécurité routière » : 340 millions d’euros (18 %). Ces fonds soutiennent notamment le fonctionnement et la modernisation des radars.
- AFITF : 219 millions d’euros (11 %). L’Agence de financement des infrastructures de transport de France investit dans des projets de mobilité durable.
- P753 « Modernisation des infractions » : 26 millions d’euros. Ces sommes modernisent les outils numériques de verbalisation.
- Budget général de l’État : 45 millions d’euros.
- FMIS (modernisation santé) : 26 millions d’euros.
Des critiques récurrentes de la Cour des Comptes
Malgré ces objectifs affichés, la Cour des Comptes a dénoncé en 2021 une gestion opaque et peu conforme aux principes de transparence. Selon elle, seulement 72 % des recettes des amendes sont intégrées au CAS, et près de 38 % des dépenses ne sont pas liées à la sécurité routière, contrairement aux prescriptions légales. Par ailleurs, l’objectif initial de rendre lisible l’utilisation des fonds semble encore loin d’être atteint.