En 2026, la transparence salariale sera imposée aux entreprises. Un tournant attendu pour les salariés varois qui espèrent enfin en finir avec les inégalités.
Dévoiler les salaires obligatoire en 2026 – PHOTO : Var Actu
À partir du 7 juin 2026, une nouvelle directive européenne bouleversera le marché du travail : les employeurs seront contraints de rendre publics les salaires de leurs employés. Une révolution qui pourrait enfin mettre fin aux inégalités salariales qui frappent de plein fouet les Varois, et plus largement les Français. Mais cette transparence suscite déjà de vives réactions dans la région.
Une directive pour plus d’égalité
Face à l’augmentation des inégalités salariales, la directive européenne qui entrera en vigueur en 2026 imposera aux entreprises de plus de 100 employés de publier les écarts de rémunération entre hommes et femmes. Cette mesure vise à offrir une meilleure visibilité sur les rémunérations et à prévenir toute discrimination basée sur le genre. En France, deux tiers des salariés souhaitent connaître le salaire de leurs collègues selon une enquête de PageGroup France. Avec cette nouvelle loi, cela deviendra une réalité. De plus, les candidats à l’embauche n’auront plus à fournir leur historique salarial, évitant ainsi toute forme de biais lors des négociations.
« Enfin ! Ce n’est pas trop tôt », s’exclame Pierre, cadre dans une PME de Toulon. « C’est souvent frustrant de ne pas savoir où l’on se situe par rapport à ses collègues. J’espère que cela va vraiment changer la donne. »
Des entreprises varoises déjà prêtes ?
Si la directive ne concerne que les entreprises de plus de 100 salariés, certaines organisations ont déjà pris les devants. C’est notamment le cas de Lucca, une entreprise de création de logiciels, qui publie déjà les salaires de ses employés sur son intranet. Cette pratique pourrait devenir courante dans tout le Var dans les années à venir.
Marie, employée dans une entreprise de communication à Fréjus, partage son enthousiasme : « Ça va mettre un coup de projecteur sur les inégalités. J’ai toujours senti qu’il y avait des écarts sans pouvoir le prouver. Maintenant, ce sera noir sur blanc, et les entreprises n’auront plus le choix que de réagir. »
Des écarts salariaux qui ne devront plus dépasser 5 %
La directive prévoit des mesures concrètes pour corriger ces écarts. Dès qu’une différence de plus de 5 % entre hommes et femmes est observée, l’entreprise sera tenue de prendre des mesures pour rétablir l’équilibre. Selon le Conseil de l’Union européenne, en 2020, les femmes gagnaient en moyenne 13 % de moins que les hommes, une situation qui aggrave leur précarité et accroît les risques de pauvreté. Dans le Var, cette réalité est bien présente, notamment dans des secteurs comme le tourisme et le commerce, où les écarts sont souvent criants.
Guillaume, restaurateur à Saint-Raphaël, est sceptique : « Je comprends la logique, mais dans certaines industries comme la restauration, c’est compliqué. Tout dépend de l’expérience, des heures supplémentaires. Ce sera intéressant de voir comment ça s’applique. »
Une avancée attendue mais un défi à relever
Si cette transparence salariale suscite de l’espoir chez beaucoup de salariés, certains chefs d’entreprise du Var redoutent les impacts sur la gestion interne et les négociations salariales. Cependant, cette directive est perçue par de nombreux travailleurs comme une avancée majeure vers plus de justice sociale et d’égalité.
« Ça va enfin nous permettre de réclamer ce qui est juste », conclut Sophie, employée dans un centre commercial à La Valette. « On se sent souvent dans le flou total, et ça va nous redonner de la force pour discuter nos salaires. »