Une publication récente de Didier Raoult sur l’hydroxychloroquine a été signalée aux autorités en raison de recherches menées sans autorisation.
Didier Raoult – CREDIT : Wikimédia Commons
Une nouvelle controverse entoure le professeur Didier Raoult et son équipe, après la publication d’un article en août 2024 prétendant démontrer, une fois de plus, l’efficacité de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19. Ce travail a été signalé aux autorités de santé par l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (APHM) et la Fondation Méditerranée Infection, en raison de la méthodologie douteuse employée.
Un signalement pour non-respect des autorisations
La publication de cette étude a été portée à l’attention de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) par l’APHM, qui s’est dissociée des conclusions du professeur Raoult. L’article en question, cosigné par Raoult et Philippe Brouqui, ancien collaborateur de l’Institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée Infection, est paru dans la revue Acta Scientific Microbiology. Il se base sur les données de 1 276 patients atteints de Covid-19, certains ayant été traités avec de l’hydroxychloroquine, une méthode déjà critiquée par la communauté scientifique.
Le signalement émis pointe l’utilisation de données de patients et des recherches menées sans autorisation, ce qui suscite de sérieux doutes quant à la légitimité de ces travaux. Cette prise de distance de la part de l’APHM et de la Fondation Méditerranée Infection semble marquer une volonté de rupture avec les pratiques controversées de l’ancienne direction de l’IHU.
Une nouvelle étape dans les controverses liées à Raoult
Didier Raoult, aujourd’hui à la retraite, est resté une figure controversée depuis le début de la pandémie, en grande partie en raison de sa promotion de l’hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19. Bien que plusieurs études aient conclu à l’inefficacité de ce traitement, Raoult persiste dans ses affirmations. Ce n’est pas la première fois que ses recherches sont remises en question : en novembre 2023, l’ANSM avait déjà saisi la justice à propos d’une étude menée sans les autorisations requises.
Ces pratiques, qualifiées de « sauvages », sont au cœur des accusations portées contre l’ex-patron de l’IHU et son équipe, qui auraient mené des recherches sans respecter les protocoles habituels et sans obtenir l’accord des autorités de santé.
Un retour à la normale pour l’IHU
Depuis le départ de Didier Raoult de la direction de l’IHU, les institutions cherchent à redorer leur image. Ce signalement fait partie d’une démarche plus large visant à ramener une rigueur scientifique et éthique au sein de l’institut, qui a été largement critiqué pour ses dérives durant la pandémie.