Les établissements MGEN, dont celui de Saint-Cyr-sur-Mer, ont été touchés par une grève le 5 novembre. Une mobilisation nationale pour défendre les droits des salariés face à la cession au groupe VYV.
MGEN en grève Saint-Cyr-sur-Mer – PHOTO : DR
Le 5 novembre 2024, une grève nationale a mobilisé les salariés des établissements de la MGEN, y compris l’EHPAD de Saint-Cyr-sur-Mer. Ce mouvement, initié par une intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT, UNSA), visait à protester contre la cession des établissements MGEN au groupe VyV, perçue comme une menace pour les acquis sociaux des employés.
À Saint-Cyr-sur-Mer, la mobilisation a été particulièrement suivie, avec la mise en place d’un service minimum assuré par du personnel assigné. Des résidents, adhérents de longue date de la MGEN, sont venus apporter leur soutien aux grévistes. Le Dr Pierre Pontaud, médecin coordonnateur du centre pendant 35 ans et désormais retraité, était également présent aux côtés des manifestants, sous la bannière de la CGT.
La grève du 5 novembre a été l’occasion pour les salariés de réaffirmer leur engagement envers les patients et leur attachement aux valeurs historiques de la MGEN. Ils appellent la direction à prendre en compte leurs revendications pour garantir un avenir solidaire et respectueux des droits de chacun.
Une cession qui menace les acquis sociaux
Dans un contexte de pression financière accrue, la MGEN envisage de céder ses établissements au groupe VYV, dont elle est co-fondatrice avec Harmonie Mutuelle. Cette décision implique le transfert de plus de 4 000 salariés vers un nouvel employeur, mettant en péril leurs conventions collectives, leurs accords d’entreprise, et leurs dispositifs de retraite. En juin dernier, cette cession, jugée comme une « casse sociale » par l’intersyndicale, a été imposée sans concertation. Les syndicats dénoncent l’impact direct de ce transfert sur les salariés, notamment dans les services de soins où les conditions de travail sont déjà éprouvantes.
Les enjeux d’une mobilisation nationale
Face à ce contexte, l’intersyndicale a rassemblé ses forces à Paris, devant le siège de la MGEN, pour protester contre la dégradation des conditions de travail et la diminution de leur pouvoir d’achat. Cette mobilisation nationale questionne également le modèle de gestion de la MGEN, longtemps considéré comme un pilier de l’économie sociale et solidaire, et interroge sur l’avenir de la mutualité en France.
MGEN et VYV : une transition difficile vers un modèle d’économie sociale
Fondée en 1946, la MGEN a longtemps incarné les valeurs de solidarité au sein de l’éducation nationale, assurant la protection sociale de milliers de fonctionnaires. Toutefois, les récentes réformes, dont celle de la Protection Sociale Complémentaire, ont contraint la mutuelle à réduire ses coûts, notamment en transférant ses établissements au groupe VYV. Avec plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, VYV devient le premier assureur mutualiste en France, mais ce transfert pose la question de la compatibilité entre rentabilité et préservation des valeurs sociales.