Pour faire suite à notre article d’hier sur la torpille F21, voici l’histoire de l’usine de torpilles de Gassin.

tube lance torpille

tube lance torpille – CREDIT : pixabay

Installée sur un site historique de la commune de Gassin, près de Saint-Tropez, l’usine de torpilles de Gassin est un pilier industriel et stratégique du département du Var. Propriété de Naval Group, premier employeur privé local, cette usine emploie actuellement 250 personnes et perpétue une histoire riche de plus d’un siècle.

Une origine liée à l’innovation militaire

Fondée en 1912 par un consortium d’entreprises britanniques, l’usine portait initialement le nom de Société française des torpilles Whitehead, en hommage à l’inventeur de la première torpille, Robert Whitehead. Conçue pour répondre aux besoins militaires, notamment en période de guerre, l’usine a démarré ses activités avec la production de 150 torpilles commandées en 1913. Cependant, en raison des contraintes liées à la Première Guerre mondiale, elle fut détournée vers la fabrication d’obus avant de revenir à la production de torpilles en 1917.

Une francisation et une montée en puissance

Dans les années 1920, sous la pression de l’État français, l’usine passe sous contrôle national. Ce transfert marque le début de sa collaboration étroite avec la Marine nationale. En 1937, elle est officiellement nationalisée et devient un acteur clé de la production d’armement naval français. Les décennies suivantes voient l’usine de Gassin s’imposer comme le principal site de fabrication de torpilles en France, avec une spécialisation dans des modèles de pointe, comme les torpilles F21, destinées aux sous-marins nucléaires.

Un site industriel en constante évolution

Occupant une superficie de 9 ha au bord du golfe de Saint-Tropez, l’usine intègre toutes les étapes de production des torpilles : conception, fabrication et essais. L’établissement abrite également un patrimoine historique notable, incluant un château du XVIe siècle et des vestiges romains.

Malgré son rôle stratégique, l’usine a souvent été menacée de fermeture, notamment dans les années 1980 et 1990. En 2016, Naval Group a vendu les terrains, tout en conservant l’outil industriel. En 2022, une délocalisation partielle vers La Londe-les-Maures a été annoncée, symbolisant une nouvelle étape dans l’histoire de ce site emblématique.