Face à une crise budgétaire, l’Université de Toulon s’engage pour préserver son rôle crucial dans la formation et la recherche, et alerte sur les conséquences des décisions non compensées de l’État.

Crise financière Université Toulon

Crise financière Université Toulon – CREDIT : Université Toulon

Face à une situation budgétaire critique, le président de l’Université de Toulon s’associe à une action nationale inédite initiée par France Universités pour défendre une université publique au service de la jeunesse, de la science et de son territoire. Cette mobilisation alerte le gouvernement sur les conséquences graves des mesures nationales non compensées sur l’avenir des universités françaises.

Une charge financière insoutenable pour l’Université de Toulon

Le jeudi 21 novembre 2024, les présidentes et présidents d’universités ont exprimé leur inquiétude et leur indignation auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Les universités font face à des charges supplémentaires imposées par des décisions gouvernementales, sans contreparties financières. Pour l’Université de Toulon, les mesures salariales de 2023 représentent une surcharge de 1,1 million d’euros. À cela pourrait s’ajouter un surcoût de 1,2 million d’euros si l’État persiste dans son projet d’augmentation du Compte d’Affectation Spéciale pension (CAS).

Ce total de 2,3 millions d’euros équivaut à la suppression de 23 postes d’enseignants-chercheurs titulaires ou au financement de projets stratégiques essentiels pour l’université, tels que le fonctionnement de ses 14 laboratoires de recherche pendant cinq ans ou encore les projets étudiants soutenus par la CVEC sur une durée de quatre ans.

Des projets d’excellence menacés

Parmi les conséquences les plus préoccupantes, la possible suspension du projet de transformation du campus de La Garde/La Valette-du-Var en éco-campus. Ce projet, récemment récompensé par un prix d’excellence de la Région Sud, incarne l’engagement écologique de l’Université de Toulon. Sa mise en péril souligne les sacrifices auxquels les universités pourraient être contraintes faute de moyens.

Des choix drastiques à venir pour les universités

Si la situation perdure, l’Université de Toulon, comme d’autres établissements, pourrait être contrainte à des mesures drastiques :

  • Réduction des capacités d’accueil sur Parcoursup, limitant les places pour les futurs étudiants.
  • Fermeture de sites universitaires délocalisés, privant des territoires d’un accès direct à l’enseignement supérieur.
  • Diminution de l’offre de formation, impactant la diversité des parcours proposés.
  • Suspension des rénovations immobilières, compromettant la qualité des infrastructures.
  • Enseignement à distance forcé en hiver, réduisant les interactions pédagogiques essentielles.

Un appel à la responsabilité de l’État

L’Université de Toulon rappelle son rôle crucial dans le développement intellectuel et personnel de la jeunesse varoise. Attachée à son territoire, elle alerte sur les risques de ne plus pouvoir remplir ses missions fondamentales d’enseignement et de recherche. Elle appelle l’État à honorer le principe du « décideur-payeur » et à assumer les conséquences de ses décisions.