Une loi qui bouleverse le marché locatif dans le Var : les propriétaires de meublés touristiques devront s’adapter à de nouvelles contraintes fiscales, énergétiques et administratives.

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Loi Airbnb qui impacts les propriétaires du Var – PHOTO : Var Actu

La nouvelle loi visant à réguler les locations de courte durée, souvent réalisées via des plateformes comme Airbnb, a été promulguée ce mercredi 20 novembre. Les propriétaires varois sont directement concernés par ces mesures qui pourraient bouleverser leur activité.

Une fiscalité moins avantageuse pour les meublés touristiques

Adoptée après deux ans de débats parlementaires, cette loi réduit les avantages fiscaux des propriétaires de meublés touristiques, une mesure destinée à rééquilibrer le marché locatif en faveur des locations longue durée. Désormais, l’abattement fiscal accordé aux revenus issus des meublés non classés passera de 50 % à 30 % dès 2025, alignant ainsi cette fiscalité sur celle des locations nues classiques. Le plafond de revenus locatifs permettant de bénéficier de cet abattement est lui aussi drastiquement abaissé : de 77 700 euros à seulement 15 000 euros.

Pour les meublés classés, les modifications sont également significatives. L’abattement fiscal, autrefois fixé à 71 %, sera ramené à 50 %, avec un plafond de revenus locatifs passant de 188 700 euros à 77 000 euros. Ces nouvelles règles, particulièrement impactantes dans une région prisée comme le Var, visent à réduire l’attrait des locations touristiques face à une crise de logement qui pénalise les habitants et travailleurs locaux.

Des obligations accrues en matière de performance énergétique

Outre la fiscalité, la loi impose des contraintes énergétiques aux propriétaires. À partir de 2025, les logements classés F et G (les passoires thermiques) ne pourront plus être mis en location sur des plateformes touristiques. Les logements existants, déjà loués via Airbnb, devront respecter un délai de 10 ans pour améliorer leur performance énergétique et atteindre au moins la classe D. Une obligation qui pourrait générer des coûts de rénovation importants pour les bailleurs varois.

Les nouvelles locations devront quant à elles respecter immédiatement ces normes énergétiques. Ces restrictions s’inscrivent dans un effort global pour limiter l’impact écologique des logements et favoriser un parc immobilier de meilleure qualité.

Les communes renforcent leur contrôle

La loi accorde également davantage de pouvoir aux communes pour réguler les meublés touristiques. Dans le Var, où certaines zones comme le littoral ou les villages touristiques sont particulièrement touchées, les municipalités pourront instaurer des quotas de logements touristiques ou réduire la durée maximale de location des résidences principales, passant de 120 à 90 jours par an. Ces mesures visent à préserver un équilibre entre tourisme et vie locale, notamment dans des villes où la population peine à trouver des logements disponibles.

Les réactions divergent

Si Airbnb a déjà exprimé son mécontentement, dénonçant des contraintes administratives et fiscales supplémentaires pour les familles, certains élus saluent ce texte comme une avancée nécessaire pour lutter contre la spéculation immobilière et la saturation des zones tendues. Pour les propriétaires du Var, ces mesures pourraient rendre la location touristique moins attractive et inciter à revenir à des baux longue durée, plus en phase avec les besoins locaux.