Aujourd’hui, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a présenté les 18 sites choisis pour l’édition 2023 de la mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril.
L’institut de biologie marine sélectionné pour la mission patrimoine 2023 à la Seyne-sur-Mer – CREDIT : Google Maps
Cette mission est portée par Stéphane Bern et mise en œuvre par la Fondation du patrimoine, avec le soutien du ministère de la Culture et de la Française des jeux (FDJ).
En 2017, le président de la République a confié à Stéphane Bern une mission pour identifier le patrimoine en danger et trouver de nouvelles sources de financement pour sa restauration. Le Loto du Patrimoine est né de cette initiative, dont les recettes sont reversées à la Fondation du patrimoine. La Fondation du patrimoine, le ministère de la Culture et la FDJ ont établi un partenariat pluriannuel pour organiser cette opération originale, qui a suscité un grand intérêt dès son lancement.
Chaque année, dix-huit projets emblématiques du patrimoine de la métropole et des collectivités d’outre-mer, ainsi qu’un projet par département, sont sélectionnés selon quatre critères principaux : l’intérêt patrimonial et culturel, l’état de péril, la maturité du projet, son impact sur le territoire et le projet de valorisation. Les propriétaires, les associations, les communes et les passionnés de patrimoine sont invités à signaler les sites en danger sur le site missionbern.fr/signaler-un-site. Les signalements peuvent être effectués tout au long de l’année.
Pour Stéphane Bern :
« Pour cette 6ème année du loto patrimoine, ces 18 nouveaux sites emblématiques reflètent une fois encore la diversité de notre précieux patrimoine : qu’il soit agricole ou vernaculaire, industriel ou ouvrier, religieux consacré ou désacralisé, archéologique, château ou maison d’illustre… le patrimoine est l’affaire de tous. Ces monuments ce sont les Français qui me les ont désignés sur la plateforme participative missionbern.fr ! La Mission que je porte, aidé de la Fondation du patrimoine et du Ministère de la Culture est là pour les accompagner, non seulement à sauver ces monuments mais à leur assigner si nécessaire une nouvelle vocation éducative et inclusive afin de le transmettre de façon pérenne aux futures générations. Le patrimoine c’est de la culture à portée de main et un facteur d’égalité dans tous les territoires. Nous devons collectivement en prendre soin. »
Pour le Président de la Fondation du Patrimoine, Guillaume Poitrinal :
« Le Loto du patrimoine est un très grand succès. Les 900 bénévoles de la Fondation du patrimoine relèvent partout en France le défi d’identifier et de sauver de la ruine et de l’oubli des trésors du patrimoine local. Mais les besoins sont immenses et il reste tant à faire. La Fondation du patrimoine a à cœur de renforcer ses moyens pour rendre la France plus belle. »
Pour la Présidente directrice générale de La Française des Jeux, Stéphane Pallez :
« Nous sommes très heureux de contribuer, pour la sixième année consécutive, à la Mission patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril. La nouvelle édition des jeux Mission Patrimoine aura pour objectif de sensibiliser le plus grand nombre de Français dès le mois de septembre, traditionnellement dédié à cette grande cause avec les Journées européennes du patrimoine. Nous sommes fiers que cette offre de jeux ait déjà permis de réunir plus de 125 millions d’euros et contribué à la restauration de plus de 750 sites sur l’ensemble du territoire. »
Focus sur l’Institut de biologie marine sélectionnée pour mission patrimoine de la Seyne-sur-Mer et le projet
Intérêt patrimonial de l’institut de biologie marine dans la mission patrimoine
Construit entre 1891 et 1899, l’Institut de biologie marine a vu le jour grâce à la rencontre entre le mécène et bâtisseur Michel Pacha et le professeur Raphaël Dubois, titulaire de la chaire de physiologie générale à la faculté des Sciences de Lyon. Conçu dans un style ottoman par l’architecte suisse Paul Page, le bâtiment a servi de laboratoire au professeur Dubois, pharmacien de formation et pionnier des études sur la bioluminescence, c’est-à-dire la lumière produite par le vivant. Sa présentation d’un panneau la mettant en évidence à l’Exposition Universelle de Paris en 1900 lui a valu une médaille d’or. Dubois a été nommé premier directeur de l’Institut en 1911.
À partir de 1922, plusieurs directeurs lui ont succédé et ont poursuivi le développement de l’Institut, notamment avec la construction d’un nouveau bâtiment de recherche de 540 m² inauguré en 1968. L’Institut de biologie marine est donc un lieu chargé d’histoire, où des générations de chercheurs ont contribué à l’avancée des connaissances sur la biologie marine.
Projet de valorisation
Après avoir été désaffecté en 2008 faute de travaux de remise aux normes, l’Institut Michel Pacha, construit de 1891 à 1899 à Toulon, va enfin connaître une seconde vie. Le site, qui a servi de laboratoire au professeur Raphaël Dubois et a été dirigé par plusieurs directeurs, sera réhabilité pour devenir un Centre international de séminaires – L’Institut Michel Pacha est consacré aux domaines scientifiques de la nature et de l’environnement. il reste à ce jour un module du CNRS au premier étage.
Les travaux incluront la création d’espaces de travail et événementiels pour accueillir des séminaires, ils pourront en outre être occupés par la Ville et les autres partenaires de l’opération comme l’Université de Toulon (cogestionnaire du site) et les collectivités publiques du territoire. Les jardins d’origine seront également réhabilités et accueilleront un espace de restauration.
Etat de péril
La détérioration de la structure métallique en fondation du bâtiment est préoccupante. Les signes de corrosion sont visibles et indiquent un risque potentiel pour la stabilité du bâtiment. Les ornements et corniches mauresques en façade sont également en piteux état, présentant des fissures et des dommages apparents. Les menuiseries d’origine ont été retirées et remplacées par des panneaux de bois, tandis que certaines ouvertures ont été bouchées. Ces changements ont entraîné une altération considérable de l’aspect esthétique du bâtiment.
En outre, la façade arrière subit une détérioration importante en raison de son exposition au sel marin. Les enduits en ciment utilisés en partie basse des murs ont contribué à l’apparition de remontées capillaires importantes, aggravant encore l’état général de la structure.
Des mesures doivent être prises pour remédier à ces problèmes avant qu’ils ne causent des dommages irréparables à la structure et ne mettent en danger la sécurité des personnes à proximité. Il est impératif de procéder à une évaluation approfondie de l’état de la structure et de mettre en place un plan de réparation et de restauration efficace pour garantir la longévité du bâtiment.
Nature des travaux à réaliser
Le bâtiment historique dit « Dubois » sera entièrement restauré : consolidation de la structure métallique en fondation, révision complète des toitures, charpente et zinguerie, traitement des fissures, réfection des enduits en façade, réouverture des baies bouchées, repose de menuiseries et restitution des volets. Les éléments de décor, gypseries, menuiseries néo-ottomanes, frises en céramique, etc. seront restaurés à l’identique.
Par ailleurs, le bâtiment le plus récent de 1968, dit « Pérès », et celui des ateliers en bordure de parcelle seront réhabilités, et les jardins aménagés (hors Mission patrimoine).
Démarrage des travaux : septembre 2024
Fin des travaux : janvier 2026 – les aménagements sont prévus jusqu’en avril 2026
Ci-dessous la liste complète des 18 sites emblématiques pour mission patrimoine 2023 :
- Auvergne-Rhône-Alpes – Abbaye de Saint-Antoine à Saint-Antoine-l’Abbaye (Isère)
- Bourgogne-Franche-Comté – Ancienne cathédrale Saint-Vincent à Mâcon (Saône-et-Loire)
- Bretagne – Château de Montmuran aux Iffs (Ille-et-Vilaine)
- Centre-Val de Loire – Ateliers Lorin à Chartres (Eure-et-Loir)
- Corse – Maison de Colomba à Fozzano (Corse-du-Sud)
- Grand Est – Maison-atelier de potier Wingerter-Ruhlmann à Betschdorf (Bas-Rhin)
- Hauts-de-France – Chartreuse Notre-Dame-des-Prés à Neuville-sous-Montreuil (Pas-de-Calais)
- Ile-de-France – Site archéologique gallo-romain à Châteaubleau (Seine-et-Marne)
- Normandie – Synagogue d’Elbeuf (Seine-Maritime)
- Nouvelle-Aquitaine- Abbaye Saint-Jean à Sorde-l’Abbaye (Landes)
- Occitanie – Pont-aqueduc romain à Ansignan (Pyrénées-Orientales)
- Pays de la Loire – Moulin du Pavé dit « de Brissac » aux Garennes-sur-Loire (Maine-et-Loire)
- Provence-Alpes-Côte d’Azur – Institut de biologie marine Michel Pacha à La Seyne-sur-Mer (Var)
- Guadeloupe – Ancienne sucrerie de l’Habitation Belleville à Trois-Rivières
- Martinique – Hôtel de Ville à Saint-Esprit
- Guyane – Eglise Saint-Antoine-de-Padoue à Saül
- La Réunion – Ancienne chapelle Sainte-Jeanne-d’Arc à Saint-André
- Mayotte – Ancienne préfecture – Maison des Gouverneurs à Dzaoudzi