Face à la suppression du bouclier tarifaire, un restaurateur témoigne de l’impact brutal de la hausse des prix de l’électricité sur son établissement.
hausse prix restaurant varois – CREDIT : Var Actu
La nouvelle réalité des coûts énergétiques pour les restaurateurs
Depuis le début de l’année 2024, les restaurateurs français font face à un défi sans précédent : la gestion des coûts énergétiques. Avec la suppression du bouclier tarifaire par l’État, instauré initialement en octobre 2021 pour atténuer l’impact de la flambée des prix de l’énergie, les petites entreprises, dont les restaurants, voient leurs factures de gaz et d’électricité grimper de manière significative.
Fabrice, à la tête d’un restaurant à Toulon, témoigne de cette difficile adaptation. Les mesures qu’il a dû prendre sont drastiques : réduction du nombre de réfrigérateurs et congélateurs, suppression de la machine à glaçons, installation de rideaux thermiques, et gestion plus stricte de l’éclairage. Ces ajustements sont le reflet d’une réalité alarmante, sa facture d’électricité ayant presque doublé en cinq ans, passant de 1000 à 2000 euros par mois.
Les chiffres derrière l’augmentation
L’augmentation des tarifs de l’électricité, effective depuis février 2024, varie selon les contrats et les usages. Pour les particuliers, elle est estimée à 8,6 % pour le tarif de base et à 9,8 % pour l’option « heures pleines – heures creuses ». Les entreprises, quant à elles, font face à une hausse entre 5,2 % et 8 %, selon les modalités de leurs contrats. Cette situation résulte de la réévaluation de la taxe sur la consommation finale d’électricité, désormais fixée à 21 € par MWh.
La stratégie de survie
Face à ces augmentations, Fabrice et son équipe ont pris la décision de ne pas répercuter ces coûts supplémentaires sur leurs clients. Conscients que leurs clients subissent également l’impact de la hausse des prix de l’énergie, ils craignent de les perdre en augmentant les prix de leurs menus. Cette décision, bien que noble, met le restaurant dans une position financière précaire.
Garder espoir malgré les difficultés
Malgré les défis, Fabrice reste positif. Son établissement parvient encore à payer ses employés et à maintenir une activité économique stable, bien que les bénéfices soient réduits au minimum. Cependant, il exprime une certaine frustration face à la difficulté d’assurer une trésorerie saine avec un chiffre d’affaires annuel de 400 000 euros, sans compter sur des aides extérieures. Il craint que le modèle économique français ne se rapproche de plus en plus de celui des États-Unis, où la pression financière sur les petites entreprises est encore plus forte.
La suppression du bouclier tarifaire et l’augmentation des prix de l’énergie représentent un véritable casse-tête pour les restaurateurs comme Fabrice. Entre adaptation forcée et optimisme prudent, ces entrepreneurs du quotidien luttent pour maintenir à flot leurs établissements, symboles de la gastronomie et de la convivialité françaises.