L’île des Embiez, nommée ainsi en référence à l’archipel des deux îles, fut le témoin de nombreuses époques riches en événements.
L’île des Embiez, nommée ainsi en référence à l’archipel des deux îles, fut le témoin de nombreuses époques riches en événements – CREDIT : Wikimedia Commons
Des vestiges remontant à 5 siècles avant Jésus-Christ témoignent de la présence humaine sur l’île, peut-être laissés par des pêcheurs ou des navigateurs qui en firent leur refuge face aux caprices de la mer. Toutefois, l’histoiredes Embiez ne s’arrête pas là, elle fut marquée par des changements de propriétaires, des exploits salins, la production de vin, et finalement, son aménagement en un havre de paix, tel qu’on le connaît aujourd’hui.
L’histoire de l’île des Embiez
Dès 1068, l’île tomba entre les mains des moines de l’Abbaye de Saint Victor, qui exploitèrent ses salins situés entre la pointe du Cougoussa et la pointe de la Tour Fondue. Le sel, une denrée précieuse et coûteuse à l’époque, était indispensable à la conservation des aliments et était qualifié de « l’or blanc ». Les moines créèrent des tables salantes et des murets en pierre sèche pour récolter le sel. C’est ainsi qu’apparurent les hébergements « Les Douanes », où était collectée la taxe gabelle imposée sur le sel par l’État. En 1520, l’île passa entre les mains de la famille LOMBARD, qui poursuivit l’exploitation des salins et la construction du château, actuellement propriété de la famille RICARD. La vigne fut également implantée dans les années 1580-1600 par cette même famille.
Au fil des siècles, l’île connut divers propriétaires et fut même déclarée « bien national » lors de la Révolution Française en 1789. Au début du 19ème siècle, elle fut exploitée pour la production de soude, ce qui eut des conséquences néfastes sur la végétation et la santé des populations avoisinantes. Fort heureusement, cette activité cessa en 1847 suite à la fermeture de l’usine par arrêté préfectoral. En 1862, le fort Saint-Pierre fut érigé, devenant aujourd’hui l’emplacement de l’aquarium et du musée de l’Institut océanographique Paul Ricard. En 1901 débuta l’exploitation du vignoble, et en 1938, la production de sel prit fin définitivement en raison de la concurrence de sites plus rentables.
La période après la Seconde Guerre mondiale fut marquée par l’abandon puis la restauration du vignoble en 1947. L’île devint également un lieu de prédilection pour les plongeurs tels que Frédéric Dumas, Philippe Tailliez et Jacques-Yves Cousteau, qui y réalisèrent le premier film sous-marin français « Par dix-huit mètres de fond ».
En 1958, l’île fut acquise par Paul Ricard, qui rêvait d’en faire un paradis naturel pour les visiteurs, loin de l’agitation du continent. Visionnaire, il imagina la « civilisation des loisirs » et œuvra à transformer l’île en une destination idéale pour le repos et les vacances. Dès 1960, il entreprit la construction du port des Embiez, un abri sûr pour les bateaux, quelles que soient les conditions météorologiques.
Paul Ricard comptait également parmi ses talents celui de vigneron. Il fit prospérer le vignoble de l’île, et en 1978, les vins du Domaine des Embiez reçurent la prestigieuse appellation « A.O.C Côtes de Provence » et « Vin de Pays du Var ». Aujourd’hui, ce vignoble est en conversion bio.
Grâce à Paul Ricard, l’île des Embiez est devenue un lieu préservé, où la nature est chérie et où le bien-être des visiteurs est une priorité. Elle porte encore aujourd’hui la marque de cet homme visionnaire qui sut transformer un bout de terre en un havre de paix, propice au repos et à la contemplation. L’île des Embiez est ainsi devenue une destination de choix pour tous ceux en quête d’évasion et de rêve, préservant son histoire et sa beauté pour les générations à venir.