pôle France Gym de Marseille – CREDIT : Pixabay
Dans une décision rendue par le tribunal correctionnel de Marseille, un ancien entraîneur du pôle France de gymnastique de Marseille a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour harcèlement moral envers une jeune gymnaste. Cette affaire, qui a éclaté après la plainte d’Iness Ben Rhouma, une ancienne gymnaste du pôle aujourd’hui étudiante à Sciences Po, soulève des questions importantes sur le climat et la culture au sein des institutions sportives d’élite.
Une plainte révélatrice
Iness Ben Rhouma avait intégré le pôle d’élite à l’âge de 10 ans, en 2012, et avait subi de nombreuses années de souffrances sous la tutelle de Pierre Ettel, l’entraîneur incriminé. Ses déclarations lors du procès ont mis en lumière les conditions d’entraînement difficiles et le comportement abusif de l’entraîneur. L’accusation a soutenu que ces actes ont laissé des séquelles psychologiques profondes chez la plaignante.
Des propos abusifs et une reconnaissance partielle
Durant le procès, il a été révélé que l’entraîneur avait tenu des propos dégradants à l’encontre de la gymnaste. Pierre Ettel a reconnu certains de ces propos, mais seulement dans un contexte particulier, en décrivant la plaignante comme une gymnaste talentueuse mais ayant des difficultés à gérer son potentiel. Le parquet avait initialement requis six mois de prison avec sursis contre l’ancien entraîneur.
Un verdict attendu
La condamnation de Pierre Ettel marque un moment significatif dans l’histoire du pôle France Gym de Marseille. Anne-Laure Rousset, l’avocate de la plaignante, a exprimé sa satisfaction quant au verdict, soulignant l’importance de libérer la parole sur de telles affaires. Elle a évoqué les difficultés juridiques et humaines rencontrées dans ce genre de dossier, notamment la crainte d’être perçue comme une menteuse ou une sportive rancunière.
Des précédents et une fermeture
Cette affaire intervient après la condamnation, en mai, de l’ancien directeur technique du pôle, Vincent Pateau, également pour harcèlement moral. À la suite de ces événements, la Fédération française de gymnastique a pris la décision de fermer le pôle France de Marseille.