La violence au sein des familles, un phénomène en forte augmentation dans le Sud-Est, en particulier dans le Var et dans les Alpes-Maritimes.
Illustration violences familiales – CREDIT : Freepix
Les violences intrafamiliales sont un problème majeur qui touche tous les milieux sociaux et toutes les générations. Selon les dernières statistiques du ministère de l’Intérieur, le nombre de crimes et délits enregistrés au sein des familles est passé de 157.497 à 184.053 entre 2021 et 2022, soit une augmentation de 16,9%. Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la hausse est de 16,6%, mais elle atteint 18,6% dans les Alpes-Maritimes et 23,4% dans le Var.
Ces chiffres alarmants reflètent à la fois les conséquences de la pandémie de Covid-19, qui a exacerbé les tensions entre les membres d’une famille confinés ensemble, et la libération de la parole des victimes, qui osent davantage porter plainte. Mais ils ne rendent pas compte de la réalité du phénomène, car seul un tiers des victimes majeures de violences intrafamiliales non-conjugales déclarent les faits subis à la police ou à la gendarmerie.
Les violences intrafamiliales recouvrent des situations diverses : violences conjugales, violences sexuelles, violences sur les enfants ou sur les personnes âgées. Elles peuvent avoir des conséquences graves sur la santé physique et psychologique des victimes, qui gardent souvent des séquelles longtemps après les faits.
Face à ce fléau, des dispositifs existent pour prévenir, détecter et accompagner les victimes. Un groupe d’études parlementaire, présidé par la députée azuréenne LR Alexandra Martin, travaille sur ces questions depuis 2022. Il a fixé trois axes : sensibiliser la nouvelle génération dès le plus jeune âge, former les professionnels de santé à repérer les signes de violence et lever le secret médical si nécessaire, et soutenir les victimes dans leurs démarches judiciaires et leur reconstruction.
Dans le Var, un guide des dispositifs varois de lutte contre les violences faites aux femmes a été publié en novembre 2022. Il recense les contacts utiles pour les victimes : numéros d’urgence, associations spécialisées, lieux d’accueil et d’écoute, dispositifs d’hébergement et d’insertion. Il s’adresse aussi aux professionnels qui peuvent être confrontés à ces situations : éducateurs, enseignants, travailleurs sociaux, médecins…
Dans les Alpes-Maritimes, le département a mis en place un plan d’action contre les violences faites aux femmes en 2019. Il comprend notamment la création d’un centre départemental d’accueil et d’orientation pour les femmes victimes de violences conjugales ou sexuelles, la mise en place d’un réseau de référents dans les services sociaux et médico-sociaux du département, et le renforcement du partenariat avec les associations locales.
La lutte contre les violences intrafamiliales est un enjeu majeur pour notre société. Elle nécessite une mobilisation collective et une prise de conscience de tous. Si vous êtes une fille ou une femme victime de violences, n’hésitez pas à appeler le 3919, une ligne d’écoute anonyme et gratuite disponible 24h/24 et 7j/7.