La Fondation Abbé Pierre a annoncé ce jeudi 16 mai une augmentation significative du nombre de jeunes adultes vivant encore chez leurs parents, atteignant un niveau record de près de cinq millions.

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les « Tanguy »- CREDIT : pixabay

La Fondation Abbé Pierre a annoncé ce jeudi 16 mai une augmentation significative du nombre de jeunes adultes vivant encore chez leurs parents, atteignant un niveau record de près de cinq millions. Ce phénomène, popularisé par le film « Tanguy » d’Étienne Chatiliez, reflète une réalité sociale préoccupante.

Une tendance en forte hausse

Selon une étude récente, le nombre de « Tanguy » a bondi de 250 000 depuis 2013, atteignant 4,92 millions de jeunes adultes. Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation, notamment l’entrée dans l’âge adulte des enfants du « baby-boom de l’an 2000 ». Cependant, au-delà de ce facteur démographique, c’est surtout le manque de logements accessibles qui force de nombreux jeunes à rester chez leurs parents.

La crise du logement : un obstacle majeur

Le rapport souligne que parmi ces jeunes adultes, 1,26 million ont plus de 25 ans, un âge où l’indépendance résidentielle est généralement souhaitée. De plus, environ 1,3 million de ces jeunes sont en emploi mais ne gagnent pas assez pour pouvoir se permettre un logement indépendant, principalement en raison des prix immobiliers exorbitants.

Disparités entre hommes et femmes

L’étude révèle également un écart significatif entre hommes et femmes. Les hommes sont plus nombreux à vivre chez leurs parents, avec 2,8 millions contre 2,1 millions de femmes. Depuis 2013, la hausse du nombre d’hommes hébergés a été deux fois plus importante que celle des femmes. À 30 ans, 13% des hommes vivent encore chez leurs parents contre 3% des femmes.

Appel à des politiques publiques volontaristes

Face à cette crise du logement qui frappe particulièrement les jeunes, la Fondation Abbé Pierre appelle à des mesures politiques plus volontaristes. Elle préconise le développement de logements locatifs sociaux et intermédiaires accessibles aux jeunes précaires, ainsi que l’accompagnement et le soutien des jeunes en difficulté d’accès au logement.

Hébergement chez des tiers en augmentation

L’étude met également en lumière une augmentation de 80 000 personnes hébergées chez des tiers (amis, famille élargie, etc.) par rapport à 2013. Cette hausse témoigne de la précarisation croissante des parcours résidentiels et de la nécessité de solutions d’hébergement d’urgence plus nombreuses et mieux adaptées.

Conclusion

La montée en flèche du nombre de jeunes adultes vivant chez leurs parents en France souligne un problème de logement de plus en plus pressant. Des politiques publiques fortes et ciblées sont indispensables pour offrir des solutions durables et adaptées à cette génération confrontée à des difficultés économiques et à un marché immobilier inaccessible.