Les sirènes des anciens chantiers navals de La Seyne ont résonné à nouveau, 36 ans après la fermeture de Normed. Un moment chargé d’histoire et d’émotion.
Sirènes chantiers navals La Seyne 2025 – CREDIT : Ville de La Seyne
Le 5 février 2025, un événement symbolique s’est déroulé à Camp-Laurent, où les célèbres sirènes des chantiers navals de La Seyne-sur-Mer ont résonné à nouveau. Une initiative portée par Marc Lefèbvre, président des Amis du Laborieux, en collaboration avec les services municipaux et en présence de Nathalie Bicais, maire de La Seyne, ainsi que de Marie-Claude Paganelli-Argiolas, adjointe aux archives.
Un son chargé d’histoire et de mémoire
Autrefois rythme quotidien des ouvriers des chantiers navals, les sirènes ont été réactivées le temps d’une matinée. Posées sur une palette et alimentées par un compresseur, elles ont retenti à plus de 74 décibels, replongeant l’assemblée dans l’époque industrielle florissante de la ville.
Fabriquées au Havre et pesant plusieurs centaines de kilos de laiton, ces sirènes faisaient partie de la collection des archives municipales. Elles ont marqué l’histoire ouvrière de La Seyne, où jusqu’à 10 000 personnes travaillaient à la construction de navires dans les années 1970.
Le symbole de la fermeture des chantiers navals
Le 28 février 1989, les sirènes des chantiers retentissaient pour la dernière fois, signant la fermeture définitive de Normed, qui regroupait les sites de La Seyne, La Ciotat et Dunkerque. La séparation des activités terrestres et navales avait entraîné une délocalisation de la production vers la Corée du Sud et le Japon, laissant Saint-Nazaire comme unique chantier naval français encore en activité aujourd’hui.
Un repère sonore pour toute la ville
Installées autrefois sur un pylône du cours Toussaint-Merle, les sirènes rythmaient le quotidien des ouvriers et des habitants :
6h45, 6h55, 7h00 : entrée et début du travail
8h20, 8h30 : pause casse-croûte
12h00 : sortie de midi
13h15, 13h25, 13h30 : retour au travail
17h30 : fin de journée
Ces sonneries servaient même de repères pour les habitants, notamment les familles qui s’organisaient en fonction des horaires de travail des ouvriers.
Vers une remise en service des sirènes ?
Face à l’émotion suscitée par cette réactivation temporaire, la Ville de La Seyne-sur-Mer envisage la possibilité de remettre en service ces sirènes pour marquer de grands événements. Une manière de préserver l’héritage ouvrier de la ville tout en offrant aux nouvelles générations un lien avec ce passé industriel.
