Les puffs, cigarettes électroniques jetables, séduisent 81 % des ados de 13-16 ans. Une interdiction est prévue, mais leur succès inquiète.
Puffs interdites cigarettes électroniques ados – PHOTO : Wikimédia Commons
Alors que l’interdiction des puffs, ces cigarettes électroniques jetables, doit être effective d’ici la fin de l’année, leur succès ne faiblit pas auprès des adolescents. Une tendance inquiétante, notamment en raison de leur accessibilité et de leur promotion sur les réseaux sociaux.
Une popularité qui explose chez les jeunes
Selon une enquête récente menée par l’institut BVA pour l’Alliance contre le tabac (ACT), 81 % des adolescents de 13 à 16 ans connaissent les puffs, faisant d’elles le produit nicotinique le plus connu dans cette tranche d’âge. Pire encore, 18 % des jeunes les ont déjà essayées, avec 4 % d’usages réguliers. Ce chiffre dépasse les taux d’expérimentation des cigarettes traditionnelles (14 %) et des cigarettes électroniques rechargeables (16 %).
La progression de l’usage des puffs, en hausse de cinq points par rapport à 2022, s’explique en partie par le marketing agressif qui cible les jeunes via les réseaux sociaux. Ces plateformes présentent les puffs comme des objets « cools » et « funs », une image renforcée par les multiples arômes fruités ou sucrés qui séduisent les adolescents.
Une accessibilité alarmante
Si l’image positive véhiculée par les réseaux sociaux joue un rôle clé dans cette popularité, la facilité d’accès des puffs amplifie le phénomène. Selon l’enquête, 39 % des 13-16 ans estiment qu’il est facile d’acheter des puffs chez les buralistes. Ce chiffre, en hausse de six points par rapport à 2023, suscite de vives préoccupations parmi les associations anti-tabac, qui appellent à un encadrement plus strict de la vente de produits contenant de la nicotine.
Une interdiction imminente mais un impact incertain
Face à ces inquiétudes, le ministère de la Santé a annoncé que la loi interdisant les puffs sera promulguée avant la fin de l’année 2024. L’interdiction des sachets de nicotine, ou « pouches », devrait suivre prochainement via un décret. Cependant, l’ACT appelle à des mesures encore plus drastiques, réclamant une interdiction générale des produits nicotiniques, à l’exception des substituts thérapeutiques.
Reste à savoir si ces mesures seront suffisantes pour freiner l’essor des puffs et contrer les effets d’un marketing qui continue de cibler les plus jeunes.