Le projet Seafloatech, mené par le navigateur Lionel Péan, atteint sa maturité, proposant une solution écologique pour répondre à la demande croissante de mouillage en Méditerranée.
Seafloatech – CREDIT : Var Actu
La concrétisation du projet Seafloatech, porté par l’ancien navigateur Lionel Péan et son équipe de BluenGreen, basée à Grimaud, a été repoussée suite à quelques soudures douteuses sur des pièces fournies par des prestataires extérieurs. Initialement prévue pour être lancée lors des récentes Voiles de Saint-Tropez, cette première structure Seafloatech vise à offrir une solution innovante pour répondre aux besoins de mouillage tout en préservant l’écosystème marin.
L’initiative de Lionel Péan découle de son constat de la dégradation des fonds marins de la Méditerranée et de l’impact négatif causé par les yachts pendant la saison estivale. Il a également pris en compte les lois de protection maritime de plus en plus restrictives, notamment en ce qui concerne les ancrages. Ainsi, il a décidé de s’engager dans des projets de mouillage écologique pour répondre à la demande croissante des marins en recherche d’emplacement tout en préservant les posidonies, qui jouent un rôle crucial en tant que puits de carbone naturels.
En collaboration avec des ingénieurs, techniciens et architectes, BluenGreen a conçu les pontons flottants écologiques Seafloatech Pod. Ces pontons, vissés sur les fonds marins, sont équipés de vérins hydrauliques qui épargnent les posidonies et résistent aux tempêtes grâce au principe d’Archimède. Les vérins s’adaptent à la hauteur de la mer, aux mouvements de houle et de marée, évitant ainsi tout risque de rupture ou de dérive.
BluenGreen offre divers types de pontons, adaptés à différentes fonctions, tels que des héliports, des stations de plongée, des stations-service, des zones d’accueil pour jet-skis, et bien sûr, des emplacements pour bateaux de toutes tailles. Tous ces pontons sont facilement démontables et utilisent des matériaux recyclables ou naturels.
Pour concrétiser ce projet, BluenGreen a collaboré avec des partenaires publics et privés, en utilisant également des crédits carbone issus de l’empreinte carbone des croisières ou de la conception des yachts. Lionel Péan et ses associés ont investi 300 000 euros au départ pour les prototypes, les brevets, et plus encore.
Le premier prototype de Seafloatech a été testé en 2015 au large de Grimaud sous le nom « Water Lily ». En 2019, le projet a reçu le Trophée de l’Innovation au Salon Nautique de Paris. Après une longue démarche administrative pour obtenir les autorisations nécessaires, le premier ponton Seafloatech grandeur nature, nommé Seafloatech Moorgin P 30 5, a été prévu au large de Saint-Tropez. Cette initiative a reçu le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’intercommunalité et de la ville. Il a obtenu une autorisation temporaire de deux ans.
La commercialisation des pontons Seafloatech est déjà en cours, avec un vif succès, avec plus d’une vingtaine de demandes enregistrées jusqu’à présent. Il est prévu que Seafloatech atteigne un chiffre d’affaires estimé à 7 millions d’euros après un an de commercialisation.
Avec le marché du nautisme en pleine croissance et une demande croissante de mouillages, Seafloatech semble être sur la bonne voie pour réussir dans ce créneau porteur, tout en contribuant à la préservation de l’environnement marin.
