À l’heure où la rareté de la ressource en eau préoccupe de nombreux habitants de la région, les pompiers du Var ne sont pas en reste. Confrontés aux incendies de forêt, ils s’efforcent également de réduire leur consommation d’eau.

pompiers roumanie Aldi flamants explosion d'un véhicule hybride pompier du var eau

Illustration d’un camion de pompier – CREDIT : Var Actu

Des réflexions sont en cours pour minimiser l’utilisation de cette ressource précieuse lors de leurs interventions. Adaptation des méthodes de lutte contre les flammes, changement de matériel… plusieurs options sont envisagées.

Face à l’aggravation de la sécheresse et aux risques imminents d’incendies de forêt, les pompiers du Var s’interrogent sur les moyens de diminuer leur consommation d’eau. Plusieurs pistes sont étudiées, telles que l’installation de points d’eau non potable à divers endroits du département, le recours plus fréquent aux « feux tactiques » ou encore, à terme, le remplacement du matériel, notamment les lances à incendie.

« C’est une problématique à laquelle nous devons impérativement faire face, car si les phénomènes actuels persistent, nous allons droit dans le mur… d’autant plus que les secours en France sont alimentés par le réseau d’eau potable », déclare le contrôleur général Eric Grohin, directeur départemental du Service d’Incendie et de Secours du Var (SDIS 83).

Près de 15m2 en un peu plus de 13 minutes

Et il poursuit : « Pour vous donner un exemple, un groupe de lutte contre les incendies de forêt consomme 14 000 litres d’eau en 12 minutes… soit l’équivalent de la consommation en eau d’un Français sur trois mois. Et lorsque vous considérez que lors de l’incendie de Gonfaron, nous avions mobilisé 80 groupes, vous pouvez faire le calcul (1 120 000 litres en 12 minutes, ndlr) ».

Si les pompiers ont déjà l’habitude de transporter de l’eau non potable dans des bâches, par exemple en utilisant la technique du « transport d’eau », « nous devons aller encore plus loin », souligne le chef des pompiers du Var. « Il faut également que nous utilisions plus fréquemment les « feux tactiques » : c’est-à-dire allumer un autre foyer devant celui que nous sommes en train de combattre, afin de priver les flammes de combustible ».

Les pompiers pourraient également s’inspirer de la méthode de « déforestation », largement utilisée aux États-Unis, qui consiste à mobiliser des bulldozers ou des équipes pour débroussailler les zones avant l’arrivée du feu.

« Ces techniques sont mises en œuvre lorsque nous manquons de moyens ou lorsque l’incendie est d’une grande ampleur. Mais nous devons les mettre davantage en avant afin d’éviter de puiser dans l’eau potable », ajoute Eric Grohin.

Stéphanie de Hyères nous raconte : « Je suis ravie de voir que les pompiers du Var prennent des mesures pour économiser l’eau, surtout dans un contexte de raréfaction de cette ressource vitale. La sécheresse grandissante et les risques de feux de forêt sont des préoccupations majeures dans notre région, et il est encourageant de constater que les pompiers s’engagent activement dans cette démarche. La proposition d’installer des points d’eau non potable à différents endroits du département est une excellente initiative. »

Une autre option actuellement étudiée par les pompiers du Var est le remplacement des lances à incendie actuelles par des lances à haute pression, qui consomment moins d’eau. « Nous nous renseignons sur le matériel utilisé par nos collègues espagnols. Cependant, tout cela a un coût très élevé », précise le directeur du SDIS 83. En France, d’autres Services d’Incendie et de Secours testent des prototypes de lances à incendie qui consomment de 6 à 8 fois moins d’eau que le matériel actuel.