Les défaillances d’entreprises explosent en Paca : 26 % de hausse au troisième trimestre

La région Paca enregistre une hausse de 26 % des défaillances d’entreprises au troisième trimestre 2024, suivant une tendance nationale préoccupante.

défaillances d’entreprises – CREDIT : VarActu

Le bilan du troisième trimestre 2024 est sombre pour les entreprises de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca). Selon les récentes données publiées par le cabinet Altares, pas moins de 1 417 défaillances d’entreprises ont été enregistrées dans la région, marquant une hausse de 26 % par rapport à la même période en 2023. Ce chiffre place la Paca dans une tendance similaire à celle du reste de la France, où 13 429 entreprises ont fait défaut, soit une augmentation de 20 %.

Un impact post-Covid difficile à surmonter

La période reste compliquée pour les chefs d’entreprise, notamment à cause des retombées économiques du Covid-19. Beaucoup d’entreprises qui avaient contracté un Prêt Garanti par l’État (PGE) pendant la pandémie se retrouvent désormais en difficulté pour rembourser, en raison de chiffres d’affaires insuffisants. Ce remboursement obligatoire agit comme un poids financier significatif, mettant à mal des sociétés déjà fragilisées.

Les PME de plus de 50 salariés sont particulièrement vulnérables dans ce contexte, avec une augmentation de 47 % d’ouvertures de procédures de défaillance à l’échelle nationale.

L’inflation freine la consommation et pèse sur la restauration

À ce contexte post-Covid s’ajoute une inflation persistante, réduisant le pouvoir d’achat des Français et impactant directement certains secteurs. En Paca, les entreprises de la restauration font face à une hausse de 30 % de défaillances comparé à l’année précédente. La baisse de la fréquentation des établissements de restauration témoigne des difficultés du secteur, particulièrement sensible aux variations de consommation.

Guillaume, propriétaire d’un restaurant dans le Var depuis plus de dix ans, voit son chiffre d’affaires baisser chaque mois. « Avec l’inflation, les clients sont plus frileux à dépenser. Avant, on remplissait facilement les tables même en semaine, maintenant, même le samedi soir, c’est plus calme, » explique-t-il avec inquiétude.

Le secteur immobilier, et notamment les agences immobilières, subit une crise sans précédent également. Les défaillances d’agences ont bondi de 115 % en un an, un chiffre particulièrement préoccupant pour l’économie régionale. Cette hausse s’explique en partie par le ralentissement des transactions et une baisse de la demande immobilière, conséquence de la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation qui dissuade les acheteurs potentiels.

Sophie, qui dirige une agence immobilière varoise, constate une chute de la demande : « Les acheteurs potentiels hésitent de plus en plus à se lancer à cause de la hausse des taux d’intérêt. Les transactions qui prenaient auparavant quelques semaines s’étalent maintenant sur plusieurs mois, voire échouent. »